Accueil > Bonnets d’âne > Iran : Frédéric Bonnaud et sa bande à Neuneu



Iran : Frédéric Bonnaud et sa bande à Neuneu
26.06.2007

La bande à Bonnaud recevait Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud (alias Winshluss) pour la promo de Persépolis, « un film France Inter » selon Frédéric Bonnaud lui-même. Nous avons adressé un e-mail d’information la veille à Frédéric Bonnaud et pourtant nous avons assisté à d’étonnants moments de radio.



Bonnaud a donné le ton quand il a affirmé que la BD Persépolis s’était vendue car elle racontait les tribulations d’une ado ballottée de Téhéran à Vienne (et vice et versa) et qu’en aucun cas les Français n‘avaient été soudainement pris d’une irrésistible envie de comprendre l’histoire iranienne.

En d’autres termes, il se dégageait de toute responsabilité quant aux versions très manipulées de l’histoire iranienne racontée par Satrapi. Après ce commentaire, Bonnaud a immédiatement recollé au dossier de presse du film et ayant affirmé qu’il ne connaissait rien à l’histoire iranienne, Bonnaud a donc laissé Satrapi dérouler son habituel discours sur un fond sonore d’extraits faisant référence au Vendredi Noir : « cette révolution était nécessaire, il ne faut pas être négationniste, la révolution a été voulue par des idéalistes, mais elle a été confisquée par des cyniques ».

C’est tout de même rageant de se faire traiter de négationniste par Satrapi : cette révolution a été faite par des islamistes et les preuves existent dans la presse française de l’époque et dans les archives de l’INA ! C’est devant Khomeiny que Yves Mourousi allait s’asseoir à Naeuphle-le-château. Et le célèbre Michel Foucault a bel et bien défendu l’Islam au pouvoir dans ses articles pour le Nouvel Obs. A aucun moment, Foucault n’a défendu une révolution démocratique. [1]

Mais ce cher Bonnaud n’a pas relevé. La Bande à Bonnaud est surtout la « bande à neuneu », alors que l’émission est menacée de suppression par France Inter, et qu’il n’a plus rien à perdre, Bonnaud n’a pas eu le courage de parler ouvertement à Satrapi en se désolidarisant du partenaire officiel du film, de France Inter.

Et c’est à ce moment-là que nous avons assisté à ce grand moment de Radio : la nouvelle définition de la laïcité par Marjane Satrapi ! La laïcité est vue par cette dernière comme une forme d’intégrisme anti-voile : une forme d’intolérance ! Et toujours selon elle, le port du voile s’inscrit dans le respect des droits universels de l’homme.


© WWW.IRAN-RESIST.ORG
Petit silence gêné de notre neuneu qui est resté sans voix après un long monologue très proche de la rhétorique rassurante de Tariq Ramadan. Mais les « Neuneu » ont de la bouteille, c’est Sandra Freeman qui a sauvé la situation en changeant de sujet et en évitant de relancer Satrapi sur ce terrain glissant des droits de la femme en Iran, du rapport International publié récemment sur l’esclavage sexuel en Iran, ou aussi le mariage temporaire et le mariage avec de très jeunes mineures.

Pour couronner le tout, Bonnaud a eu un mot gentil pour un autre cinéaste iranien, Kiarostami, celui qui avait appelé à voter Rafsandjani pour les élections présidentielles en Iran. Oui, on le sait, l’histoire de l’Iran ennuie Frédéric Bonnaud, mais quand même Rafsandjani a fait exploser des bombes à Paris et à Buenos-Aires, et il est actuellement poursuivi pour crime contre l’humanité (pour avoir commandité le plus grand attentat anti-sémite de tous les temps). Nous suggérons à Bonnaud et Freeman de ne pas se contenter de lire les dossiers de presse avant une émission de ce genre !

Satrapi est là, elle est invitée et déroule son discours, on lui tend des micros, et on ne lui oppose aucune question gênante, on dissimule des cas de violations des droits de l’homme d’une extrême gravité comme la pédophilie dépénalisée : nous appelons ceci de la collaboration.

Petit clin d’œil : En guise d’accroche et de clin d’œil à ses lecteurs préférés, Satrapi a précisé en début d‘émission qu’elle soutenait une pétition contre le ministère de l’identité nationale. Cette remarque est de la drague du public de gauche. C’est du clientélisme pour cette femme qui est tantôt une iranienne fière de l’être et tantôt une française mais on ne sait sur la base de quelles valeurs puisqu’elle est très mal à l’aise avec la laïcité fondatrice de la république. La raison de cette drague est d’éloigner ce public de gauche des centres d’intérêts du peuple iranien : et France Inter, Frédéric Bonnaud (ex-Inrockuptibles) et les Inrocks aident Satrapi dans cette entreprise. Hallucinant que France Inter et les Inrocks préfèrent s’associer à quelqu’un qui encourage les Français à ne pas s’intéresser à l’Iran et à ce qu’endurent les iraniens.

Second clin d’œil : Elle a défendu celles que nous appelons les fausses opposantes. Deux femmes (Esfandiari & Azima) qui n’ont jamais parlé de la condition féminine en Iran et ont même travaillé pour des instances proches du régime.

Dernier petit clin d’œil à Vincent Paronnaud à qui nous avons adressé un e-mail d’information la veille de l’émission : Pourtant il a précisé qu’il n’avait que des dizgussions artistikes avec seine liebe amie Marjane. Wunderbach her Winshluss !

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour en savoir + sur le sujet :
- Iran : La Femme dans la Constitution du régime des mollahs
- (10 Mai 2007)

| Mots Clefs | Auteurs & Textes : Marjane Satrapi, auteur de Persépolis |

| Mots Clefs | Resistance : Lobby Cinématographique des mollahs |

| Mots Clefs | Auteurs & Textes : Journalistes et média Français |

| Mots Clefs | Fléaux : Prostitution, tourisme sexuel & Sigheh |

| Mots Clefs | Violence : Violence contre les Femmes |

Tous nos autres lauréats du Bonnet d’âne !

[1Nouvel Obs | Michel Foucault avait même qualifié les premiers jours de massacres et d’exécutions sommaires de la République Islamique de « très excitant, très étrange, fou » !

« A l’aurore de l’histoire, la Perse a inventé l’Etat et elle en a confié les recettes à l’Islam : ses administrateurs ont servi de cadres au Calife. Mais de ce même Islam, elle a fait dériver une religion qui a donné à son peuple des ressources indéfinies pour résister au pouvoir de l’Etat. Dans cette volonté d’un gouvernement islamique, faut-il voir une réconciliation, une contradiction, ou le seuil d’une nouveauté ? (...) J’entends déjà les Français qui rient. Mais je sais qu’ils ont tort » (« A quoi rêvent les Iraniens ? » Le Nouvel Observateur, n° 726, 9 octobre 1978. p. 48-49). (source sur iran-resist) |