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Exclusif Iran-USA : Halliburton au cœur d’une affaire de lobbying
12.04.2007

L’entreprise américaine de services à l’industrie pétrolière Halliburton a indiqué lundi qu’elle avait mis un terme à toutes ses activités en Iran. Cette entreprise est très critiquée car l’actuel vice-président américain en a assumé la présidence de 1995 à 2000, des années cruciales pour le régime des mollahs... | Décodages |



La loi d’Amato adoptée par le Congrès le 8 août 1996 interdit aux entreprises américaines d’entretenir des relations commerciales avec des Etats qui financent des mouvements terroristes. Cette loi donne au président américain le droit de punir tout investissement supérieur à 20 millions de dollars par an, qu’il soit américain ou non, effectué dans le secteur énergétique en Iran et en Libye.

Mais cette loi n’a jamais empêché Halliburton de travailler avec le régime des mollahs sous divers prétextes comme le devoir de terminer ses vieux contrats en cours. Mais le plus préoccupant avec Halliburton n’est pas ses investissements en Iran qui en fait respectaient le seuil imposé par la loi d’Amato.

Une récente étude menée par des opposants iraniens a fait ressortir le rôle joué par cette compagnie pour la mise en place d’un lobby chargé de promouvoir le rétablissement et la normalisation des relations diplomatiques et commerciales entre l’Iran et les Etats-Unis. Ce rapport (écrit en persan) cherchait à établir une cartographie des Lobbies des mollahs aux Etats-Unis. Le rapport s’est intéressé évidemment au plus visible et plus actif d’entre eux, l’American Iranian Council.

dont la devise est « Une plate-forme pour le Dialogue ! »

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L’American Iranian Council a été créé en 1997 et longtemps les Iraniens ont associé sa création à l’administration Clinton qui a cherché par tous les moyens à contourner cette loi contraignante. Le rapport ne remet pas en cause l’hostilité de Clinton mais dans un souci d’efficacité, il se limite à l’étude de l’American Iranian Council (AIC) en tant que « lobby ».

Le lobbying est indissociable de la notion d’intérêts des grands groupes. Le rapport sur les lobbies des mollahs aux Etats-Unis s’est donc intéressé à connaître les donateurs officiels de l’American Iranian Council et il n’a pas eu besoin d’aller chercher des éléments top secrets. Le rapport a publié le nom des membres du conseil d’administration de l’American Iranian Council et l’on y retrouve du beau monde.

Ce conseil d’administration comprend David J. Lesar, l’actuel président d’Halliburton, David I. McEvoy, le vice-président d’ExxonMobil, Lucio Noto, l’ex- vice-président d’ExxonMobil, l’ambassadeur Thomas R. Pickering, vice-président de Boeing, J. Michael Stinson, vice-président de Conoco et finalement Richard H. Matzke, l’ex-vice-président de Chevron Corporation [1].

Nous avons complété cet excellent rapport en lui ajoutant ces éléments indispensables : en 1997, le président de Halliburton était Dick Cheney, actuellement vice-président de George Bush, celui de Conoco était Richard Armitage, l’ancien premier sous-secrétaire d’Etat dans la première administration Bush et enfin c’est Condoleezza Rice qui a été aux commandes de Chevron de 1991 à 2000 (au comité de direction dont elle faisait partie, elle était chargée entre autres de l’Asie Centrale). C’est sous sa direction que Chevron a quadruplé ses revenus et pu par la suite avaler Texaco pour devenir Chevron Corporation, 4e plus grande compagnie pétrolière au monde qui s’intéresse très fortement à l’Asie Centrale. Le problème avec l’Asie Centrale est qu’elle est enclavée et a besoin d’un pays tiers pour acheminer ses hydrocarbures vers l’extérieur. Pour y arriver les Américains doivent éviter le territoire Russe et il ne leur reste que deux choix l’Afghanistan ou l’Iran.

Nous nous retrouvons donc devant des faits gravissimes : l’administration Bush est dirigée par des personnalités issues du monde pétrolier avec des objectifs très précis. Ces personnes sont elles-mêmes un lobby au sein de l’administration et utilisent l’American Iranian Council pour faire passer les idées qu’elles-mêmes n’ont le droit de défendre.

L’American Iranian Council est un organisme qui reçoit également le soutien de Brzezinski que l’on prétend totalement hostile aux choix politiques de l’administration Bush. Cette affaire dépasse les clivages Républicains-Démocrates car Rice elle-même vient du parti démocrate ainsi que de nombreux néo-conservateurs (Perle, Ledeen…). Et par ailleurs Rice comme Brzezinski sont membres du Council on Foreign Relations qui définit les grandes tendances de la politique étrangère des Etats-Unis sur plusieurs décennies.

Il semblerait que les jeux de rôle ne soient pas seulement la spécialité des mollahs, à Washington ce jeu est devenu très populaire depuis que le lobby pétrolier a placé ses pions aux postes clefs. Qu’aujourd’hui Halliburton cesse ses activités en Iran, ceci prête à rire car elle continue en sous-main d’aider le Lobby des mollahs à Washington, pas étonnant de voir les membres de l’American Iranian Council souvent invités aux émissions de Voice of America, la télévision publique qui diffuse en farsi vers l’Iran.

Ces éléments complémentaires que nous avons exposés dans l’émission de Souresrafil sur PARS TV sont de nature à confirmer nos soupçons quant à une volonté des Américains d’affaiblir les mollahs pour les pousser à un consensus et non pas vers la sortie. Le projet américain de la lutte contre le terrorisme reste donc soumis à des éléments commerciaux qui pervertissent ses objectifs. Ceci d’ailleurs s’en ressent dans les propos tenus par Condoleezza Rice ou George Bush qui privilégient une entente régionale avec les mollahs à la lutte contre le terrorisme islamique.

Plus que Dick Cheney, c’est Condoleezza Rice qui est au cœur du dispositif de la mise en place d’un lobby pour rétablir le « Dialogue avec l’Iran ». Elle a non seulement été la présidente de Chevron mais aussi et à la même époque la présidente de Rand corporation, un Think Tank qui a servi de tremplin pour le lancement d’Abbas Milani, le principal expert du lobby universitaire des mollahs. Chevron figure également parmi les donateurs de Rand Corporation (rattaché à l’université de Stanford, dont Rice a assumé la direction).

Rice a surtout été le personnage central d’un groupe nommé les vulcains, groupe chargé d’élaborer la politique étrangère de Bush, groupe comprenant entre autres Richard Armitage, Richard Perle (ex-Rand Corporation, actuellement membre de Hudson Institute et de l’AEI) et d’autres comme Stephen Hadley ou Robert Zoellick (le protégé de James Baker).

Rice a aussi placé son ami Zalmay Khalilzad qui avait été précédemment chargé par Chevron de négocier avec les Talibans le droit de passage d’un pipeline destiné à acheminer le pétrole et le gaz du Kazakhstan vers l’océan Indien. Après la chute des Talibans, l’administration Bush a placé à la tête de l’Afghanistan Hamid Karzaï, l’ancien consultant d’Unocal, la compagnie américaine de fabrication et pose de ce pipeline ! On comprend l’importance de Zalmay Khalilzad comme interface de négociations avec les mollahs. Il faut un spécialiste du pétrole pour négocier avec les mollahs, afin de savoir avec précision que leur offrir pour les convaincre.

Dans ces conditions, on ne peut que mieux comprendre les hésitations feintes de l’administration Bush et ses choix parfois ambigus comme celui de faire appel à James Baker et à Robert Gates (également un proche de Rice) pour tenter un consensus avec les mollahs. Il y a aussi les allusions molles à l’ingérence des mollahs en Irak : les Américains se gardent de faire des révélations compromettantes pour les mollahs. Sans cesse, les Américains alternent révélations, menaces et propositions de négociations !

À la lumière du rapport sur le Lobby universitaire des mollahs et ses liens avec Halliburton, ExxonMobil (1ere compagnie pétrolière mondiale en termes de bénéfices nets) et Chevron (4e compagnie pétrolière mondiale en termes de bénéfices nets) ; on s’aperçoit que l’administration Bush joue sur plusieurs tableaux pour arriver à un même résultat : une entente globale avec la république islamique d’Iran et avec le Hezbollah. Cette entente aura aussi un volet pétrolier : la privatisation du pétrole iranien au nom du principe du libéralisme cher aux néo-conservateurs américains.

Les Américains sont à la recherche d’une entente particulière avec la république islamique d’Iran. Les mollahs le savent au moins depuis 1997 et ils ont la quasi certitude que l’option militaire fait partie de la surenchère mutuelle. Cette attitude encourage les mollahs à rester fermes face aux Etats-Unis afin d’imposer leur propre conception d’une normalisation des relations diplomatiques et commerciales.

Ces éléments nouveaux permettent d’avoir une lecture totalement inédite de l’ensemble des évènements qui ont eu lieu en Iran dans le domaine de la dissidence car ses animateurs ont été par la suite promus par l’American Iranian Council. Ainsi l’administration Bush et celle de Clinton ont systématiquement tourné le dos à tous les mouvements authentiques de l’opposition pour s’orienter vers les seuls dissidents ou mouvements liés au régime [2]. Cependant ce dispositif doublement financé par les mollahs et les pétroliers américains n’arrive pas créer l’entente tant désirée par les uns et les autres et cette surenchère mutuelle (au Liban, en Irak ou en Somalie) a permis aux Russes de s’incruster et même de se poser en arbitre du jeu.

Et le peuple iranien est totalement à la merci d’une entente entre ces grands tricheurs.

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| Mots Clefs | Enjeux : Rétablir les relations avec les USA & Négociations directes |

| Mots Clefs | Resistance : Lobby pro-mollahs en France et ailleurs ! |

| Mots Clefs | Resistance : FAUSSE(s) OPPOSITION(s) |

| Mots Clefs | Auteurs & Textes : Textes essentiels d’IRAN-RESIST |

| Mots Clefs | Enjeux : Pétrole & Gaz |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : USA |

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Encore un détail, Halliburton transférera bientôt son siège à Dubaï qui est relié par 13 vols quotidien à l’Iran ! Le lobby universitaire des mollahs aux Etats-Unis a encore des beaux jours devant lui à Washington car à Téhéran le peuple vomit le régime et ses alliés.

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[1American Iranian Council Board | Ce conseil d’administration comprend David J. Lesar, l’actuel président d’Halliburton, David I. McEvoy, le vice-président d’ExxonMobil, Lucio Noto, l’ex- vice-président d’ExxonMobil, l’ambassadeur Thomas R. Pickering, vice-président de Boeing, J. Michael Stinson, vice-président de Conoco et finalement Richard H. Matzke, l’ex-vice-président de Chevron Corporation.

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American Iranian Council Board

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American Iranian Council Advisors

[2Liens secrets | Ceci explique le soutien officiel de George Bush à Akbar Ganji, ex-milicien violeur et actuel journaliste avec une renommée internationale ou encore les tournées américaines de Shirin Ebadi, malgré l’incompétence de ce personnage dans le domaine de la défense des droits de l’homme.
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