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Abandon du Buy-Back : une 1e mesure de représailles pétrolières
07.12.2005

Le responsable par intérim du ministère du Pétrole, Kazem Vaziri-Hamaneh, a déclaré dimanche que l’Iran devait abandonner la formule « buy-back ». Notre site a d’ailleurs consacré 2 articles au système Buy-Back qui a été très bénéfique aux partenaires économiques de l’Iran et en premier lieu à l’UE.



  • Officiellement, le système avait -*été choisi par le régime des mollahs pour contourner l’obstacle de sa propre constitution qui empêche la présence de compagnies étrangères dans le secteur énergétique du pays.

Ceci est faux. Les Mollahs prétendent que c’est la Constitution islamique, adoptée en 1979, qui aurait placé les secteurs pétrolier et gazier sous le contrôle de l'Etat interdisant de les céder totalement ou partiellement aux compagnies étrangères. Or, il n’est plus un secret pour personne : le pétrole iranien a été nationalisé en 1953 par le Parlement National iranien, bien avant la révolution islamique.

  • Officiellement encore, les sociétés étrangères se plaignaient régulièrement de cette formule qui les limitait dans leur développement.

Ceci est faux également. Le Buy-Back ou « contre-achat » est l’offre qui permet à la République Islamique de vendre un droit d’exploitation d’un montant fixe pour les puits de pétrole.


La capacité du puit est évaluée avant la vente et l’acheteur n’est pas tenu de réévaluer l’estimation au cours les forages. On ne voit pas pourquoi, les compagnies s’en plaindraient ?

Le recours systématique des Mollahs au Buy-Back se justifiait par une politique délibérée de sous-évaluation des capacités de production des puits. Ainsi, le prix correspond à une estimation invérifiable et bien en dessous des capacités réelles des gisements. Ce type de procédé a permis de casser le prix du baril (et le maintenir aux alentours de 8 $) afin de s’attirer la sympathie des pétroliers comme Total et des pays acheteurs.

La République Islamique achetait ainsi la bienveillance des états européens qui tous exigeaient le Buy-Back en Iran (note du Sénat français - documents joints).

L’abandon du Buy-Back est en réalité une première mesure de rétorsion contre les Européens qui sont devenus moins bienveillants et cherchent à présent un moyen pour envoyer le dossier nucléaire des mollahs devant le Conseil de Sécurité.

Certes les Européens ont tout essayé pour freiner ce transfert, mais les mollahs craignent qu’ils ne cèdent à la pression internationale et ne puissent encore retarder ce transfert.

Par cette mesure, le régime des mollahs annonce à l’UE que le Buy-Back était une mesure volontaire et qu’il peut à tout moment cesser de l’appliquer. C’est tout simplement une mesure de chantage. Une annonce choc pour prouver la détermination du régime islamique.

En réalité les mollahs veulent intimider leurs partenaires, mais le régime islamique laisse la porte ouverte. En effet, le régime annonce à ses partenaires qu’il maîtrise la situation et peut à tout moment remettre en cause l’offre ou (au contraire) l’améliorer.

Par ailleurs, le régime des mollahs (par l’intermédiaire du nouveau ministre) déclare que l’Iran ne renonce pas à avoir des partenaires étrangers et qu’il accueillera favorablement des investissements étrangers, laissant entendre des deals encore plus favorables…

En définitive, l’annonce n’a pas vraiment d’importance du point de vue pétrolier. Il s’agit d’un acte politique. Cette annonce inattendue prouve la détermination du régime à contrer le Transfert au Conseil de Sécurité. Le désir des mollahs est de neutraliser le fonctionnement normal de l’AIEA sans abandonner leur objectif de maîtriser la totalité du cycle de production des combustibles nucléaires.

Les mollahs ont un objectif et 2 moyens pour y parvenir : fermer le robinet du pétrole ou l’ouvrir à grand flot. Tout est question de « négociations ».

Et ils adorent « négocier ».

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