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Iran : Les mollahs sous une triple menace
14.06.2020

L’administration américaine prépare deux vastes programmes de sanctions contre les mollahs. Il y a aussi du nouveau du côté de la contestation anti-régime et de la panique au sein du régime. Une triple menace qui pèse lourdement sur le régime. Point sur la situation.



Il y a deux semaines, au début du mois de juin (2020), Trump avait évoqué sa disposition pour un nouveau deal avec les mollahs. Nous avions alors affirmé qu’il s’agissait d’un deal impossible à accepter pour les mollahs, car ils seraient obligés d’admettre leur terrorisme puis y renoncer et s’attendre des poursuites internationales. Nous avions précisé que Trump entendait semer la panique au sein des collaborateurs du régime entraîner des ruptures très nuisibles au régime.

Les mollahs avaient implicitement admis qu’ils avaient compris la nature de la menace à leur encontre, car ils avaient riposté en mettant la pression aux candidats à la fuite en ouvrant le procès du n°2 du pouvoir judiciaire qui avait couvert la fuite de nombreux hauts responsables.

Les mollahs avaient aussi repris le commerce illicite des chênes séculaires iraniens puis avaient mis le feu aux forêts et aux prairies de la chaîne montagneuse Zagros pour cacher ce business illicite et totalement révoltant pour les Iraniens. Ces feux ont aussi été programmés pour occuper et punir les habitants tribaux iraniens qui sont les adversaires politiques les plus actifs du régime. Au même moment, les mollahs avaient aussi privé d’eau des agriculteurs iraniens pour vendre les eaux iraniennes aux Irakiens afin d’obtenir des dollars et le droit de disposer d’un couloir pour fuir au cas où...

Ces choix destructeurs voire suicidaires des mollahs ont amplifié le mécontentement populaire et ont entraîné de nouvelles manifestations contre le régime ainsi qu’une première riposte aux incendies de forêts par l’incendie d’une importante base des Pasdaran à Shushtar (près des forêts incendiés par le régime). Ce feu ne pouvait qu’être l’œuvre de quelqu’un de la base et a confirmé que le régime n’a plus le soutien de ses miliciens.

© IRAN-RESIST.ORG


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La situation des mollahs s’est aussi empirée depuis la publication de notre article, car l’AIEA a annoncé que ces derniers ne respectaient plus aucun de leur engagement de l’accord nucléaire de 2015. L’agence onusienne de surveillance des activités nucléaires, qui dépend du Conseil de Sécurité, c’est-à-dire des P5 a aussi révélé que le régime refusait l’accès à deux de ses principaux sites nucléaires, insinuant que les mollahs avaient repris des activités nucléaires interdites. Le régime devait y remédier, mais il n’a rien fait.

13 députés républicains ont annoncé un projet de loi pour élargir et renforcer les sanctions contre les mollahs. Ils ont notamment insisté sur l’activation du mécanisme de gâchette prévu dans l’accord nucléaire pour punir les violations des engagements nucléaires des mollahs.

Ce projet de loi propose aussi des sanctions contre les industries militaires du régime, ainsi que ses transports maritimes, sa pétrochimie, ses usines automobiles, ses entreprises de BTP, ses organes financiers ainsi que ses échanges démonétisés avec les Européens via l’Instex.

Le projet de loi propose aussi de sanctionner l’empire financier de Khamenei (du régime). Il propose également de viser les collaborateurs du régime pour leur corruption systémique.

Ce projet de loi propose de viser les collaborateurs terroristes du régime comme le Hezbollah libanais et irakien ainsi les Houthis au Yémen. Le projet vise aussi les responsables des violations des droits de l’homme. Il propose enfin de sanctionner l’appareil de propagande du régime notamment ses chaînes de télévision destinées un peu aux Iraniens et beaucoup à leurs alliés arabes.

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Il convient de rappeler que l’administration Trump avait mis fin aux activités de plusieurs chaînes des mollahs à savoir Al Kôssar ou encore les canaux YouTube de Press TV (la CNN anglophone des mollahs) et sa version hispanique Hispan TV (destinée aux sud-américains afin de les mobiliser en faveur du régime).

Les auteurs de ce projet de loi le voient comme un outil au service de l’administration Trump, car ils ont insisté sur les 12 préconditions très dures que Mike Pompeo impose aux mollahs avant d’accepter de négocier avec eux.

Ces annonces ont provoqué la panique parmi les collaborateurs du régime. Ces derniers se sont mis à acheter des pièces d’or et des devises au point que le régime a dû relever leur taux (notamment le dollar à 18000 tomans) pour préserver ses avoirs en dollars.

Les mollahs devaient aussi rassurer leurs proches. Leur première réaction avait pour sujet de la sanction visant leurs médias internationaux. Intéressant. Ils ont rapidement annoncé des limitations volontaires de leurs médias internationaux pour des raisons budgétaires. On a compris qu’ils voulaient nier leur impuissance à propager leur désinformation et ont au passage révélé que leur principale arme est leur désinformation et leur propagande !

Les mollahs ont aussi appelé leur ex-meilleure partenaire, la Corée du Sud, pour obtenir des fonds retenus par ce pays au nom des sanctions américaines, mais ce pays a refusé.

Les mollahs ont demandé le soutien des Russes et des Chinois, mais ils n’ont rien obtenu. Ils ont alors annoncé une nouvelle vague de coronavirus avec des milliers de morts dans l’espoir d’obtenir des aides et le report de l’application du mécanisme de la gâchette. Mais les membres du Conseil de Sécurité n’ont pas pris leur défense.

Les mollahs ont été encore très déçus par le silence de la Russie et de la Chine. Ils ont tenté de les forcer à réagir en leur demandant à faire usage de leur veto pour les forcer à réagir demander leur veto pour bloquer l’application du mécanisme de gâchette qui rétablira les sanctions onusiennes et mondiaux à leur encontre.

Ces deux pays n’ont pas vraiment pris position en faveur du régime, car ils ont insisté sur leur collaboration avec toutes les parties concernées pour sauvegarder l’accord sur le nucléaire ce qui pourrait passer par le mécanisme de la gâchette. Leur attitude a montré qu’ils entendaient monnayer leur soutien à Trump (probablement obtenir le droit de participer à la vie économique iranienne après la chute des mollahs).

Les mollahs désespérés par l’attentisme intéressé des Russes et des Chinois ont changé de sujet et ont repris leur désinformation sanitaire pour se victimiser et obtenir des soutiens internationaux susceptibles de rassurer leurs proches.

Toujours pour rassurer leurs derniers compagnons et sortir de leur propre isolement, les mollahs ont aussi répété les hommages à George Floyd et au mouvement Sorosienne Black Lives Matter des démocrates anti-Trump. Mais personne n’a pris leur défense dans le camp démocrate.

En revanche, des opposants iraniens exilés en Allemagne ont démasqué des agents du régime présent comme journalistes à une manifestation des Black Lives Matter à Berlin et sont parvenus à les faire fuir en exposant leur récente répression contre les manifestants iraniens.

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Tous les opposants actifs sur Twitter ont aussi lancé une campagne de rappel des récentes répressions des mollahs en Iran.

La pression s’est augmentée contre le régime encore quand un jeune ouvrier pétrochimique s’est pendu pour protester contre les salaires impayés par les mollahs et un milicien vétéran de la guerre Iran-Irak, privé de sa pension de retraite, s’est donné la mort par immolation devant la Fondation des Déshérités !

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Les opposants actifs sur Twitter ont dit que ces deux suicides étaient le résultat du mépris des mollahs, car au lieu d’aider les Iraniens, ils étaient focalisés sur Geroges Floyd et ont publié des documents accablants du casier judiciaire de ce dernier.

Un officier des Pasdaran basé à Mashad a alors rejoint ouvertement le mouvement en promettant des manifestations violemment anti-régime sur le modèle américain si cher aux mollahs si ces derniers ne cessaient pas leurs feux de forêt et ne renonçaient pas au pouvoir. D’autres ont promis d’incendier les lieux du pouvoir si les mollahs continuaient à griller les chênes iraniens et l’avenir du pays.

En l’absence d’un changement du côté des mollahs, les opposants ont mis à exécution leur menace en incendiant l’immeuble des bureaux de journalistes désinformateurs de l’IRIB ou l’ORTF des mollahs. Étant donné le haut niveau de sécurité dans cet immeuble, il est légitime de supposer qu’il a flambé grâce à un ou plusieurs journalistes d’IRIB. Les médias ont d’abord annoncé la destruction de l’immeuble avant de faire état d’un petit feu dans une salle de la rédaction !

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Les mollahs ont alors fait semblant de s’intéresser aux Iraniens en ordonnant une enquête sur la mort suspecte de l’ouvrier pétrochimique pendu quelques jours auparavant. Mais ils ont continué à flamber les forêts et les prairies vitaux pour les Iraniens tout en flattant encore les BLM et George Floyd.

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Le Floydisme opportuniste des mollahs ne les a pas sauvés, mais a bien montré qu’ils ne changeront pas. La réponse à cette attitude a été l’incendie d’un de leurs ports et des bateaux qui s’y trouvaient !

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Dans la foulée, il y a eu de nombreux incendies qui ont détruit plusieurs entrepôts et de marchés sans l’intervention des pompiers (attachés à la milice, mais aussi intensément en conflit avec le régime depuis des années).

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Il est difficile de deviner s’il s’agissait des feux allumés par des miliciens opposants aux mollahs pour détruire des biens leur appartenant ou des feux allumés par les mollahs pour punir des collaborateurs qui en ces moments difficiles pour le régime ne font rien pour le sauver ou continuent à préparer leurs valises !

Mais, quelle que soit l’origine de ces feux, ils pénalisent lourdement le régime et peuvent in fine raviver le feu de la contestation et entraîner la chute du régime avant que les nouvelles sanctions internationales soient adoptées et mises en œuvre contre le régime [1].