Iran : Une fusillade qui finit bien ! 09.10.2010 Il y a 4 jours, le régime des mollahs a annoncé que deux terroristes kurdes liés à la contre-révolution avaient ouvert le feu sur un poste de police d’une grande ville iranienne du Kurdistan en faisant de nombreuses victimes militaires et civiles. Mais le régime n’a publié aucune image du lieu, des victimes ou des témoins et son récit était incohérent. Il y a 15 jours, le régime avait fait état d’un attentat à la bombe contre ses troupes, mais il avait évoqué surtout des victimes civiles sans pour autant montrer des photos probantes des lieux. La diminution de preuves visuelles, mais aussi des incohérences ont fait naître comme dans le premier cas un doute quant à l’authenticité des faits. Il y a deux semaines, alors que le régime était pressé par Washington de renouer le dialogue, il a annoncé une possibilité de dialogue si Washington cessait de vouloir sa perte. Quelques heures après, cette annonce faite par le porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères et aussi par Ahmadinejad à NY, le régime a annoncé que la bombe d’un groupe armé kurde financé par Washington avait explosé sur le site d’une défilé militaire à Mahabad dans le Kurdistan iranien faisant plus de 80 victimes civiles parmi les spectateurs. Les Kurdes accusés avaient nié tout responsabilité en affirmant qu’ils ne s’attaquaient pas à leur communauté. Nous avions pour notre part parlé d’un coup monté pour la bonne raison que le public n’est pas admis sur les sites de défilés militaires en Iran. Le régime mentait. Il lui manquait d’ailleurs les images montrant les victimes. Les seules photos existantes de 2 blessés et celles du site de l’attentat étaient en inadéquation avec la puissance annoncée de la bombe. Elles rendaient le récit incohérent. Par la suite, le régime a parlé d’une bombe sonore de faible puissance pour expliquer ces photos, mais il n’a pas changé le bilan annoncé, ce qui lui a posé un autre problème par la suite : il n’y a pas eu foule aux obsèques publiques qu’il organisait alors que des milliers d’habitants étaient censés être en deuil… Le régime qui a toujours organisé ponctuellement des attentats contre des cibles amies pour accuser ses ennemis a alors fermé ce dossier devenu ingérable en annonçant la mort des auteurs de l’attentat pendant l’opération militaire menée en Irak pour les intercepter. Il n’a évidemment pas montré des photos de ces terroristes abattus qui n’ont probablement pas existé car les organisations kurdes ont fait savoir que cette journée n’avait été marquée par aucune opération militaire iranienne en Irak. Il y a quatre jours, nous avons retrouvé le même niveau d’incohérence et d’agitation dans la médiatisation de la fusillade de mercredi dernier. En effet, dans une première déclaration, le régime a dit que 4 policiers et un civil avaient trouvé la mort lors d’une longue fusillade sur la principale place de la ville de Sanadaj pendant la poursuite de 4 terroristes. Puis le régime a parlé de deux terroristes armés de Kalachnikov qui se sont rendus sur la principale place de la ville de Sanandaj pour ouvrir le feu sur un poste de police qui s’y trouve tuant sur le coup 4 policiers, mais aussi plusieurs passants avant de prendre la fuite. Enfin, dans une troisième déclaration, le régime a évoqué un tir à l’aveuglette tuant 4 miliciens et 15 civils. Le changement de versions tient au fait que le régime ait voulu rendre son récit le plus vraisemblable possible. Le principal facteur de modification des récits a sans doute éé l’existence d’un poste de milice sur la principale place de Sanandaj. Ce genre de pavillon abrite une dizaine de miliciens armés de Kalachnikov (la mitraillette des Pasdaran et l’armée iranienne). La première version avait négligé leur présence qui aurait permis d’intercepter les terroristes poursuivis par des collègues. La seconde version pris en compte ce poste, mais il est invraisemblable que l’on pense attaquer ce genre de site à 2 ou à 4, c’est pourquoi, le régime a finalement décrété une version faisant état d’une attaque prenant les miliciens par surprise. Le régime a ainsi amélioré son récit sur une durée de 2 heures, mais cela n’a pas été suffisant pour convaincre car il n’a publié aucune photo précise du site qui aurait gardé des traces de cette embuscade : impacts de balles, vitres brisées ou encore traces de sang. Le régime n’a également pas publié des images des blessés. De fait, il pourrait s’agir d’une attaque simulée avec des armes chargées à blanc. Le régime a compensé ces lacunes de son récit avec des rumeurs d’agitation de la ville, rumeurs qui n’ont pas été confirmées par les sources locales proches des groupes séparatistes financés par Washington. Cette fois avant même les obsèques et redoutant une mobilisation nulle (dont nous verrons les photos dans notre « semaine en images »), le régime a annoncé la mort des deux tireurs pendant l’opération militaire pour les intercepter à un endroit inconnu (pour éviter le démenti des séparatistes kurdes). Le dossier est donc classé. Il n’en reste pas moins que le régime avait encore organisé une nouvelle affaire de frappes (fictives) contre ces propres troupes pour accuser Washington afin de rendre impossible tout apaisement car cela permettrait à Washington de revenir en Iran pour y tisser les réseaux nécessaires à ses pions pour prendre le pouvoir de l’intérieur via une révolution de couleur. Dans l’analyse consacrée au premier attentat anti-apaisement, nous avions affirmé que la persistance de Washington à refuser le conflit pour relancer le dialogue forcerait Téhéran à renouer avec cette nouvelle forme de violence. Ce dernier vient de nous donner raison avec cette fusillade qui porte sa marque notamment parce que les deux tireurs ont utilisé des Kalashnikov, armes des Pasdaran alors que les séparatistes kurdes sont équipés d’armes américaines. Cette fusillade simulée n’a pas permis au régime de provoquer le conflit qu’il souhaitait, il devra se montrer plus persuasif. Nous assisterons donc à une escalade en termes de vraisemblance dans ce genre d’attaques. Le régime finira peut-être par charger certains de ses miliciens de tirer à balles réelles sur leurs collègues.
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