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Iran : Téhéran reparle d’un compromis russe datant de 2006
27.08.2010

Sanctionné de toutes parts, Téhéran est économiquement de plus en plus affaibli. Cela crée des tensions au sein du régime : le Bazar qui a été un artisan de la victoire des mollahs au sein de la coalition islamiste révolutionnaire de 1979 menace de les quitter. Téhéran a dû baisser d’un ton pour éviter de plus amples pressions économiques : il vient de proposer la création d’un consortium irano-russe de production de combustible nucléaire pour donner des gages d’une utilisation pacifique de son stock d’uranium faiblement enrichi.



La proposition iranienne d’un consortium irano-russe n’est pas nouvelle. Une solution presque similaire lui avait été proposée il y a 4 ans avant le transfert du dossier vers le Conseil de Sécurité à l’initiative de Moscou sur une demande de la Troïka européenne. Moscou proposait de créer un consortium basé en Russie se chargeant de produire le combustible pour Téhéran, une version russe d’Eurodif. Téhéran l’avait accepté pour montrer sa bonne foi et écarter non pas des sanctions, mais le transfert de son dossier vers le conseil de Sécurité. Mais par la suite, il avait rejeté la proposition russe en évoquant des ambiguïtés de la proposition russe. Il avait alors proposé un consortium basé en Iran pour une production mixte comme celle qu’il vient de soumettre aux Russes. Cette offre avait été rejetée car il s’agissait non pas d’un compromis, mais d’une ruse pour continuer l’enrichissement nucléaire qui est un atout de séduction de la rue arabe, le véritable allié stratégique du régime des mollahs.

Les Russes et les Occidentaux avaient rejeté cette proposition hybride car le point central de tout compromis était l’arrêt de l’enrichissement en Iran et non son accession au savoir faire et à l’autorisation de l’enrichissement à un taux élevé.

Par la suite, les Américains ont pris cette proposition à leur compte en proposant un consortium de producteurs musulmans de combustible nucléaire basé aux Emirats Arabes Unis. Cette offre a aussi été refusée par Téhéran.

4 ans, 4 résolutions, et des dizaines d’avertissements, de deadlines et de sanctions plus tard, c’est le seul assouplissement proposé par le régime au moment où il doit se montrer plus souple pour éviter une implosion interne. Or, justement, Washington a usé de tous ces avertissements et sanctions pour que, par la peur d’une implosion interne, le régime capitule. Arrivé à ce point de rupture, Téhéran ressort une proposition faussement molle pour une fausse pause. On est devant une nouvelle preuve de l’absence d’une quelconque volonté de compromis chez les mollahs.

Cette proposition sera évidemment rejetée car elle est un moyen pour neutraliser les résolutions et lui donner le droit à l’enrichissement à 90%. Moscou qui ne tient pas à voir les mollahs, qui lui sont utiles, sanctionnés davantage a dit qu’il étudiait la proposition. Les autres puissances en particulier les Américains, qui espèrent parvenir à une entente avec ce même régime pour affaiblir les Russes, n’ont non plus commenté cette dernière provocation de Téhéran.


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