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Iran : Jahanchahi arrive… au secours ! 15.06.2010 Il y a trois jours, Bernard Henri Lévy avait réuni à Paris un certain nombre de personnages qui se disent opposants iraniens. Parmi eux, il y avait un certain Jahanchahi qui revendique désormais la direction de toute l’opposition. Il a accordé un entretien à Renaud Girard du Figaro. Ce texte a amusé un certain nombre de lecteurs iraniens car ce personnage est en fait un parfait inconnu. Moins amusant, dans cet entretien, Jahanchahi a abordé un thème qui fait débat depuis quelques semaines : la formation d’un gouvernement en exil qui est la porte ouverte à la signature par des parfaits inconnus des contrats engageant l’Iran pour des décennies. Voici donc l’interview accompagnée de nos annotations. Renaud Girard : Amir Jahanchahi, homme d’affaires exilé en Europe, opposant iranien de longue date, explique au Figaro comment il entend organiser, avec le peuple, le renversement du régime actuel. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
note n°2 | M. Jahanchahi affirme qu’il est un opposant de longue date. Or, de mémoire de lycéens, pendant la révolution islamique, il a été un grand partisan de la révolution islamique, très impliqué pour une fermeture révolutionnaire du lycée. Puis à Paris, au début des années 80, il est devenu monarchiste avant de commencer sa carrière d’homme d’affaires. Il est réapparu en 2002 au début des accusations américaines contre les mollahs pour appeler les Européens à aider les Iraniens à renverser le régime, mais trois ans plus tard dans un entretien en persan accordé à la chaîne Voice of America il se disait un partisan des réformes de la république islamique. Plus récemment, il a même écrit un texte dans le Figaro pour inviter le président Sarkozy à dialoguer avec le régime des mollahs, ce qui n’est pas le propos d’un opposant politique. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
Amir Jahanchahi. Il y a des moments, dans la vie de chaque individu, où les circonstances doivent guider notre chemin. Ahmadinejad ne représente pas seulement la négation de toute liberté pour mon peuple ; il emmène aussi mon pays vers une guerre régionale aux conséquences planétaires. Nous sommes à un de ces moments de l’Histoire où l’individu doit oublier son confort personnel et se concentrer sur son devoir. J’ai annoncé, le 19 mars, que j’assumerais ma responsabilité de mener le peuple iranien à la liberté. Je n’abandonnerai ce combat que le jour de notre victoire contre le totalitarisme islamique. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
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Certains Iraniens ont prôné dans le passé une stratégie de désobéissance civile contre le régime qui oppresse mon pays. À tous ces gens-là, je réponds en deux temps : premièrement, nous n’avons pas chez nous de Gandhi ; deuxièmement, la dictature d’Ahmadinejad n’a rien des faiblesses de l’Empire britannique de l’époque. De quel droit pourrais-je demander aux Iraniens, qui subissent tous les jours les arrestations et les exécutions arbitraires, les viols dans les prisons, les meurtres perpétrés dans la rue, de ne pas réagir, de se borner à attendre que le régime tombe comme un fruit mûr ? Le devoir d’un responsable politique est de dire la vérité à son peuple. Cette révolution, en marche depuis le 12 juin 2009, ne sera pas une « révolution de velours ». Le chemin à parcourir sera long ; il nécessitera des sacrifices majeurs. Mais nous aurons la victoire car nous gagnerons l’établissement de nos droits - soit un État de droit - par la force. C’est quoi la force ? Dans notre combat pour la liberté, nous répondrons au régime avec les mêmes moyens qu’il aura utilisés contre nous. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
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Depuis mon appel du 19 mars, nous avons été contactés par des personnalités à la périphérie du régime et à l’intérieur du régime, au plus haut niveau. Très nombreux sont ceux qui pensent, comme moi, qu’Ahmadinejad mène le pays à la catastrophe. Je veux parler de la guerre, dans une échéance de moins de dix-huit mois. Les dignitaires du régime se divisent aujourd’hui en deux catégories : ceux qui suivent le jusqu’au-boutisme d’Ahmadinejad et qui contrôlent, de fait, le corps des gardiens de la Révolution ; et ceux, majoritaires, qui sont mûrs pour, le moment venu, basculer dans le camp du peuple iranien, quand nous nous serons imposés comme la force d’alternance crédible et légitime. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
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Nous sommes en train de structurer le mécontentement populaire en cellules de résistance clandestines. Rien ne sert de demander aux trois millions de personnes qui ont protesté il y a un an contre le coup d’État d’Ahmadinejad de ressortir dans la rue. Ce noyau reviendra à l’avant-scène lorsque nous aurons réuni les conditions adéquates pour déclencher de vastes mouvements de grève, lesquels nécessiteront une préparation minutieuse et des moyens financiers considérables. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
Par ailleurs, il y a eu une seule journée avec 3 millions de manifestants et ce jour, les manifestants ont manifesté contre le régime et non contre Ahmadinejad puisque l’un des slogans était « mort à la république islamique ». Jahanchahi tente inlassablement de focaliser les attentions sur Ahmadinejad dans le sens de son besoin d’une nouvelle république avec les vrais dirigeants du régime qui se présentent comme des modérés. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
Je présenterai prochainement la structure qui sera chargée de la nomination et du contrôle du futur gouvernement provisoire, après la chute du régime. J’annoncerai aussi la feuille de route de ce gouvernement, avec les réformes qu’il devra mener et la rédaction d’une nouvelle Constitution. Les cinq principales réformes seront : la nouvelle politique régionale et étrangère de l’Iran ; la transformation de l’appareil d’État incluant la fusion de l’armée avec le corps des gardiens de la Révolution ; la constitution d’un véritable appareil judiciaire ; la réforme des structures économiques de production et d’échange ; la réforme des droits des régions et des minorités ethniques et religieuses. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
Ce projet de gouvernement en exil n’est pas anodin. Cela vient du fait que Reza Pahlavi refuse depuis toujours de créer un gouvernement en exil dont les ministres seront de facto exposés à la tentation de céder aux demandes des puissances étrangères ou des multinationales. La solution à ce refus a été trouvée : on nous propose un homme d’affaires prêt à donner satisfaction à ces entités. Mais ce n’est pas tout, la suite de l’entretien montre que cet opposant propose d’autres choix douteux comme le fédéralisme qui est une étape vers le démantèlement de l’Iran. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
Le premier article de notre nouvelle Constitution instituera la séparation de la politique et de la religion. Mais, avant l’entrée en vigueur de ce texte, qui interviendra à la fin du mandat du gouvernement provisoire et après référendum, cette séparation existera dans tous les actes du gouvernement de transition. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
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L’Iran est au centre d’une région - qui va du Pakistan à Israël - où la moitié de la population vit plus ou moins dans un état de guerre. C’est la seule région au monde dans cet état. L’Iran, avec ses treize différentes frontières, terrestres et maritimes, sera à l’origine de la guerre ou de la paix dans la région. La clé de tous les problèmes de la région se trouve dans mon pays. Le premier acte international du gouvernement provisoire sera la reconnaissance de l’État d’Israël. En même temps, nous nous engagerons à l’établissement d’un État palestinien viable, à côté d’un État israélien à la sécurité garantie. Nous réglerons le conflit israélo-palestinien. Dans le cadre de notre politique régionale de paix, nous couperons dès le premier jour les vivres aux talibans, à al-Qaida, au Hamas. Quant au Hezbollah, nous lui dirons, ou bien vous renoncez à votre milice et vous vous cantonnez à votre rôle de parti politique libanais, ou bien nous vous classons dans la même catégorie que les mouvements terroristes précités. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
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La bombe atomique d’Ahmadinejad représente un danger réel pour nos voisins arabes, pour l’existence de l’État d’Israël et pour la stabilité de la planète. Il n’est pas question de permettre à Ahmadinejad d’accéder à l’arme nucléaire. Après l’avènement de l’Iran démocratique, notre gouvernement fera tout pour empêcher la prolifération nucléaire dans la région. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
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Je n’accepterai jamais qu’on y raisonne en termes d’ethnies. Nous sommes tous des Iraniens. L’axe de développement qu’a privilégié le régime est un axe nord-sud entre Téhéran et le pétrole. Des pans entiers de notre territoire ont été laissés à l’abandon et leurs populations y vivent dans des conditions inacceptables. Le rétablissement des droits bafoués des régions et des minorités est une ardente nécessité dans un Iran moderne et démocratique. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
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Ma seule ambition est de mener mon peuple à la victoire contre la tyrannie actuelle, de l’amener aux portes de la liberté. Quant à mon rôle futur, je ne participerai pas au gouvernement provisoire, et je ne serai candidat ni à la présidence de la République, ni à aucun autre poste électif. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
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