Comme le PIB, la situation des réserves d’un Etat, surtout un pays complètement opaque comme l’Iran, ne peut être fournie que par ce dernier. Pour un observateur extérieur, il est presque impossible de l’évaluer indépendamment des statistiques très peu fiables de l’Etat iranien. Il est donc réduit à soit d’accepter tels quels les dires des Mollahs, soit les réfuter en se basant sur le bon sens.

Nous ne pouvons donc pas prétendre à évaluer le montant des réserves iraniennes ni leur nature, mais nous sommes néanmoins en mesure de déceler les contradictions flagrantes entre les déclarations des responsables de la République Islamique et les faits.

Prenons, par exemple, le cas de la renonciation au dollar américain au profit de l’euro et d’autres monnaies. D’après le régime, depuis le mois d’octobre 2007 jusqu’à fin 2009, 85% des revenus provenant des exportations iraniennes du pétrole n’ont pas été réglés avec le dollar et que les 15% restants seraient par la suite également réglés avec d’autres monnaies fortes, y compris en dirham des Emirats Arabes Unis. Or, depuis cette date, la dépendance historique du rial iranien vis-à-vis du dollar n’a pas changée d’un iota, le cours du premier restant intimement lié à celui du second. Ceci prouve bien que la quasi-totalité des avoirs iraniens est en dollar américain.

De plus, dans une récente interview publiée dans le journal Ebtekar, le gouverneur de la banque centrale iranienne qui cherche à rassurer la population quant à la baisse de l’euro, met de l’eau dans son vin en annonçant que seule la moitié des réserves serait en cette monnaie. Il pousse la désinformation jusqu’à l’extrême en prétendant que l’Etat iranien aurait acheté ses euros au plus bas de ses cours, alors que s’il y a vraiment eu une conversion, se serait en 2008, c’est-à-dire pendant la période où la monnaie européenne avait atteint ses sommets historiques.

L’Etat islamique dit donc tout et son contraire, en se fiant sur la mémoire courte des média et de l’opinion publique. C’est justement cette attitude qui prouve que le régime des Mollahs est en déroute et cache ses cadavres avec ses mensonges.

La raison d’être des réserves de change d’un pays est d’entretenir la confiance des marchés envers la monnaie nationale. Si l’état des réserves iraniennes était si bon que les Mollahs le prétendent, plaçant l’Iran au même niveau que l’Arabie Saoudite par exemple, pourquoi alors le rial iranien n’est pas convertible librement et comment se fait-il que le gouvernement iranien peine à lancer des petits emprunts de moins d’un milliard de dollars ?

D’autre part, un taux d’inflation endémique très élevé, atteignant parfois les 30% en un an, est la preuve de la faiblesse de la monnaie nationale, qui elle-même est due à l’épuisement des réserves de change.

Les seuls avoirs qui rendent encore le régime iranien un temps soit peu solvable à l’égard des étrangers restent ses réserves en pétrole et en gaz. Mais la révolution islamique n’y est pour rien dans cette affaire !

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Pour en savoir + :
 Iran-économie : Le choix destructeur du Dollar Stable
 (16 SEPTEMBRE 2008)