Chaque pays a son mode de communication. La plupart se contentent de faire parler leurs présidents ou encore les ministres des affaires étrangères pour donner l’orientation diplomatique du pays. Mais ces très nombreux pays ne jouent pas un grand rôle international. Les Etats-Unis qui sont la première puissance mondiale impliquée dans le destin d’autres pays et doivent en conséquence s’exprimer sur des sujets délicats ne s’autorisent pas à exposer leur président ou les ministres des affaires étrangères ou de la défense. Pour les préserver, mais aussi se mettre à l’abri de problèmes diplomatiques, ils ont recours à des dépositions d’experts plus ou moins officiels dans les médias ou devant des commissions d’élus. C’est dans le cadre de cette communication indirecte et très formatée que sont intervenus les deux généraux américains, les généraux Burgess et Cartwright.

Les deux hommes ont pris la parole au lendemain du sommet organisé par Obama sur la sécurité nucléaire où l’on avait parlé du terrorisme nucléaire sans parler des mollahs qui ont à la fois des activités occultes terroristes et nucléaires. En choisissant ce thème, mais en évitant de nommer les mollahs, Washington avait en fait laissé une chance à ces derniers de changer de lignes pour accepter son offre de réconciliation pour devenir ses alliés dociles en Asie Centrale. Les mollahs ont saisi les subtilités du discours à savoir le thème du terrorisme nucléaire qui pourrait les accuser et le choix d’Obama de ne pas les accuser – le principe de l’épée de Damoclès- c’est pourquoi ils ont légèrement infléchi leur position en se disant ouverts à un échange de 50% de leur stock d’uranium contre du carburant franco-russe. Les mollahs n’ont cependant pas capitulé entièrement car Washington a souvent recours à des menaces sans suite : ils attendaient de voir jusqu’où il pourrait aller.

En agissant ainsi, Téhéran a mis Washington dans une position délicate car il ne peut effectivement pas aller dans le sens d’une accusation formelle car cela ferait des mollahs des cousins des Talibans donc des ennemis définitivement impropres à une entente. Il lui faut néanmoins montrer les dents pour faire peur aux mollahs. Washington a trouvé une solution à son dilemme avec l’expertise assez floue des généraux Burgess et Cartwright sur la nécessité de revoir les conclusions du rapport 2007 d’évaluation de la menace nucléaire iranienne qui avait donné la date de 2015 pour la bombe iranienne. Mais les deux experts ont précisé qu’ils confirmaient les délais en les resituant « entre 2013 et 2016 sans pouvoir en dire plus sur ce sujet classé secret défense dans une audition publique ». En gros, on ne sait pas si Washington avancera ou retardera la date à laquelle les mollahs terroristes seront des mollahs terroristes dotés de leur première bombe nucléaire. Washington a répondu par un flou anxiogène (autre version de l’épée de Damoclès) au flou expectatif iranien.

Les deux parties attendent [1].

© WWW.IRAN-RESIST.ORG
Pour en savoir + sur cette attente :
 Iran – Etats-Unis : Les vases communicants !
 (26 février 2010)

| Mots Clefs | Décideurs : OBAMA |
| Mots Clefs | Enjeux : Apaisement |

© WWW.IRAN-RESIST.ORG