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Iran : Avec Hakim, les mollahs perdent leur dernier allié en Irak
28.08.2009

Le plus important allié irakien des mollahs, Abdel-Aziz Hakim (ci-dessous) a rendu l’âme à Téhéran d’un cancer du poumon. Sa disparition affaiblit le rôle des mollahs dans ce pays et donc dans la région.




© WWW.IRAN-RESIST.ORG
L’histoire de la vie d’Abdel-Aziz Hakim est indissociable de la république islamique d’Iran puisqu’il dirigeait la plus grande partie politique chiite d’Irak qui fut fondée en exil en Iran par son frère Mohammad-Bagher Hakim en 1982 (ci-dessous). Ce parti a choisi le nom du Conseil Suprême de la Révolution Islamique en Irak (CSRII) avec pour ambition de renverser Saddam pour établir une république islamique solidaire des mollahs en Irak.
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Pour réussir cet exploit, Téhéran a non seulement pris en charge les deux frères Hakim et leurs progénitures, mais aussi les 15,000 combattants de la branche armée du CSRII, la Brigade Badr (placée sous le commandement de la Brigade Qods des Pasdaran). Tous vécurent des jours heureux en Iran, tous frais payés par les mollahs dans l’espoir d’une opportunité pour une révolution islamique d’inspiration Khomeyniste en Irak. Téhéran espérait un retour sur investissement en cas de succès du CSRII.

Le rêve de cette ingérence en Irak s’est réalisé quand les Américains ont décidé d’envahir l’Irak sur la base de fausses accusations pour balkaniser ce pays et réorganiser la gestion de ses ressources pétrolières. Les puits de pétroles étant localisés chez les chiites et les Kurdes, c’est donc naturellement que les Américains se sont sentis proches de ces deux groupes. Le Conseil Suprême de la Révolution Islamique en Irak (CSRII) étant le plus grand parti politique chiite d’Irak, il devint un interlocuteur privilégié de Washington. Grâce à ce choix, Téhéran s’est retrouvé mêlé à l’aventure, prêt à encaisser les bénéfices de ses 21 années d’investissement.

Cette attente a été dûment récompensée quand les Américains ont confié la gestion de la police irakienne à la Brigade Badr (liée à la Brigade Qods) et ses combattants encore payés par les mollahs. Ces derniers ont alors pris en main le contrôle du territoire en zone urbaine et pu déployer en Irak les agents de la Brigade Qods formés pour contacter les groupes terroristes locaux pour les utiliser dans la déstabilisation du pays. C’est dans cette période que l’on a beaucoup parlé du rôle de la Brigade Qods dans les recrutements d’éléments sunnites pour des attentats intercommunautaires imaginés pour déstabiliser la présence américaine en Irak et contraindre les Américains à se retirer. Malencontreusement, en cherchant à enflammer l’Irak tout entier pour entamer une guerre totale contre les Américains, Téhéran a contribué indirectement à la mort de son allié irakien Mohammad-Bagher Hakim : le fondateur du CSRII a été tué le 29 août 2003 dans un attentat de ce genre contre la mosquée d’Ali à Najaf.

Le rêve d’occupation virtuelle de l’Irak n’est pas mort avec la disparition du chef du CSRII, le frère cadet du défunt qui lui a succédé a continué dans la voie tracée notamment parceque Téhéran n’a jamais cessé de rémunérer les combattants de Badr qui évoluaient dans le confortable uniforme de la police. En revanche, Téhéran a commencé à diversifier ses alliances en aidant Moqtada Sadr, un lointain cousin de Hakim et Jaafari (chef d’un parti rival du CSRII).

Grâce à cette gestion des alliances chiites et des liens avec les leaders kurdes comme Talabani, Téhéran a pu disposer d’une très forte majorité des sièges du Parlement irakien, suffisante pour faire passer ses messages : des demandes persistantes d’action contre le camp Achraf des moudjahiddines du peuple, mais surtout du lobbying pour encourager les Américains à reconnaître Téhéran comme leur principal interlocuteur régional, l’Etat à consulter pour un retour au calme.

Depuis l’année de l’avènement du nouvel Etat Irakien, les différents obligés irakiens des mollahs ont sans cesse poussé en ce sens. Ces hommes précieux se font rares : Jaafari a été chassé par les Américains, Sadr a été combattu et vaincu sur le terrain (contraint à fuir l’Irak) et Hakim vient de rendre l’âme à Téhéran, foudroyé par un mystérieux cancer qu’il n’a pas souhaité guérir dans un hôpital américain. Avec Abdel-Aziz Hakim, les mollahs ne perdent pas uniquement leur dernier allié en Irak, mais aussi leur seul allié de poids.


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