Le régime des mollahs est en convalescence. Il reprend son souffle après 10 jours tumultueux pendant lesquels des vidéos amateurs tournées par des émeutiers ont donné l’image d’un régime dépassé, incapable de contenir les contestataires (petite piqûre de rappel).
© WWW.IRAN-RESIST.ORG
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Nous avons alors évoqué une fracture au sein des Pasdaran qui majoritairement ont refusé d’ouvrir le feu sur la foule. Même si l’info a été censurée dans les médias occidentaux, le premier souci du régime, dès la fin du soulèvement a été de donner aux Occidentaux des preuves de sa solidité qui garantit leurs intérêts en Iran. C’est ainsi que la semaine dernière nous avions eu droit à des images idylliques d’un pays paisible où la police roulait les mécaniques et montrait ses capacités.
Alors que l’on s’attend à une reprise des manifestations à partir du jeudi 9 juillet, en guise d’avertissement, Téhéran a, cette fois, axé sa communication, non sur la qualité de ses troupes, mais sur l’union sacrée entre ses divers composants, notamment le clergé et la milice, union sacrée sans laquelle le régime s’effondrerait.
Le kaki a été l’une des deux couleurs dominantes de cette semaine d’union sacrée entre tous les Iraniens . Ci-dessous, on voit des scènes d’une réunion du haut commandement des forces de l’ordre (NAJA) où Rouyanian, le milicien en chef s’en prend à ses lieutenants. Les photos ont été prises par le Club des Journalistes , la plus intégriste des agences de presse du régime.
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Téhéran nous a servi ce Rouyanian un peu à toutes les sauces. On le voit ici assister le chef inamovible du judiciaire, le mollah irakien Shahroudi , dans une cérémonie de remise de médailles aux agents les plus fidèles du ministère de la justice, ministère chargé de punir les émeutiers. Signe d’une mise en scène de l’union sacrée entre mollahs, Pasdaran et leurs agents de terrains, Ahmadinejad a assisté à cette cérémonie pour faire un discours (dans une position plutôt rigolote).
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En dehors de la ville de Téhéran, plusieurs régions iraniennes ont été la scène de violents affrontements dont il n’existe que très peu d’images, mais un décompte très élevé de tués ou blessés. Au cours des trois premiers jours du soulèvement, du 15 au 18 juin, la région Lorestan arrivait en haut du classement , c’est pourquoi le régime y a organisé une cérémonie du renouvellement de l’union sacrée entre les Pasdaran et le Guide suprême en présence de son représentant national au sein des Pasdaran.
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Le régime n’a pas déployé les mêmes techniques dans toutes les régions agitées pour évoquer la paix sociale. Au Khouzestan, qui est une région majoritairement sunnite et maltraitée pour ce motif par les mollahs chiites, le régime a mis en scène des retrouvailles apaisées entre les jeunes sunnites et des mollahs chiites dans une parodie de concours d’entrée pour suivre des études théologiques.
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Moins anecdotique, le régime a photographié les membres du gouvernement en compagnie du petit-fils de Khomeiny, dans le mausolée de ce dernier, pour un renouvellement de l’union sacrée entre les enfants de la révolution et son père fondateur. Cela a aussi été l’occasion de montrer que l’édifice n’avait pas souffert de l’attentat annoncé au tout début du soulèvement.
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La photo est chargée de sous entendu car le petit-fils de Khomeiny se dit un modéré proche de Khatami : le symbole est de le retrouver en prière avec les membres du gouvernement (d’Ahmadinejad) sous le toit de la maison commune qui est la mémoire de Khomeiny.
Les modérés et les non modérés seraient donc tous des frères qui s’entendent, les mollahs et les Pasdaran aussi. Les sunnites et les chiites également !
Il ne manquait qu’une chose à ce tableau des bonheurs conjugaux durables : des images à foison d’Ahmadinejad reçu par les amis du régime : les Russes, les Chinois, les Vénézuéliens, les Syriens… Cela n’a pas été le cas, tous ont fermé leur porte à Mahmoud. Même Kadhafi a refusé de le recevoir.
Que faire ? Le régime a envoyé Mahmoud visiter un chantier de tunnel réalisé par une entreprise chinoise pour le photographier sous une banderole qui évoque la présence d’une délégation chargée de promouvoir la coopération entre les deux pays. Mais on n’y voit guère d’officiels chinois (seulement des Iraniens en costume) : les seuls chinois du secteur sont des techniciens. Ils sourient et font le V de la victoire, ce que ne ferait pas un officiel !
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Mahmoud aurait dû attendre car son ami Chavez a eu pitié du régime et lui a envoyé son ministre de l’énergie qui a été reçu avec un grand sourire de soulagement ! Il y a cependant un petit problème d’échelle !
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Au fond, c’est une bonne chose que le petit bonhomme lève les yeux. Il verra peut-être mieux le second soulèvement programmé pour le 9 juillet . Son affiche (tout en bas) dit que l’heure de l’unité des Iraniens est enfin arrivée, cette unité dont le défaut rend le régime puissant depuis 30 ans.
Conscients de la menace, les mollahs ont produit leur propre affiche à dominante vert avec un V de la victoire pour prétendre que cette grande manif sera en soutien à la supposée victoire démocratique de Moussavi. Cette seconde affiche utilise partiellement le slogan fétiche d’Ahmadinejad, Ma Mitavanim : « nous le pouvons » .
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On verra bien qui peut quoi ! Ce vert qui n’est même pas celui du drapeau iranien ? Ou l’union sacrée entre tous les Iraniens qui chérissent ce drapeau frappé d’un lion qui porte depuis 2000 ans sur son dos le soleil de l’Iran ?