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Iran : Téhéran diffuse une rumeur de triche électorale
02.05.2009

Au lendemain de l’annonce d’une candidature d’un « milicien conservateur », Khatami le modéré officiel du régime des mollahs a apporté publiquement son soutien à Mir Hossein Moussavi lors d’un meeting commun pour des jeunes. | Décodages |



Il y a exactement un mois Khatami s’était retiré de la course présidentielle en faveur de ce même Mir Hossein Moussavi. Pourquoi lui a-t-il fallu un mois pour faire part de son soutien (rassurant pour les Occidentaux) ?

C’est la méthode mollah pour relancer l’intérêt des médias occidentaux pour le « processus démocratique en Iran ». Téhéran comble le vide du propos et l’absence total de débats sur un programme alternatif par des non-évènements : des annonces tardives de candidature, des annonces de soutien, ou comme dans le cas présent une promesse de coopération (même si Khatami a déjà décliné tout poste ministériel). Cependant, il faut aller derrière les interprétations évidentes et immédiates.

Cette fois-ci, l’objet de meeting électoral n’était pas le programme du parti adverse, mais les « qualités de croyant et de révolutionnaire islamique » du candidat Moussavi ; et surtout la nécessité d’une élection « libre, concurrentielle et juste, sans inquiétudes concernant la triche, le trafic d’influence et la fraude »

Comme nous l’avons précisé hier, le « processus démocratique en Iran » est une mise en scène très précise et sans improvisation où chaque mot ou geste a un but précis. Dans le cas présent, le service de presse du régime, dirigé par les Pasdaran et qui a signé un accord de partage de dépêches avec l’AFP, introduit l’idée qu’il y a d’un côté des modérés (mais très fidèles à la révolution) qui ne trichent pas, et de l’autre des partisans d’Ahmadinejad qui le font.

L’espace médiatique iranien est actuellement rempli par cette rumeur depuis une petite semaine. Les médias de l’opposition en exil ont été contaminés immédiatement. A présent, le régime veut exporter sa rumeur vers sa cible de prédilection : les médias étrangers.

Cette rumeur a plusieurs objectifs liés : que l’on parle enfin de ce « processus démocratique en Iran » pour acheminer l’idée qu’il serait nécessaire d’avoir des superviseurs internationaux pour veiller à l’absence de toute fraude. Il s’agit de donner une légitimité accrue (estampillée ONU) à ces élections qui seront exploitées comme un plébiscite de la politique nucléaire en place qui est défendue par l’ensemble des candidats.


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Qui gouverne en Iran ?
- La République Islamique expliquée
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Pour en savoir + sur Khatami :
- Mohammad Khatami : Biographie sommaire
- (14 NOVEMBRE 2005)

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- Iran : Khatami n’est pas un modéré, mais un modérateur !
- (14 octobre 2008)

| Mots Clefs | Institutions : Démocratie (médiatico)-Islamique |

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