Initialement, nous avons commencé cette rubrique pour exploiter les images de la presse officielle du régime car il est strictement interdit aux photographes étrangers de faire librement des reportages photographiques ou des vidéos sans la surveillance des mouchards collés à leurs basques. Il en résulte néanmoins que notre approche a mis le régime sur ses gardes, il devient de plus en plus difficile de trouver chaque semaine des images exploitables. Mais il nous reste quand même les images que le régime utilise pour montrer sa soi-disant popularité. Ce 55e numéro de la semaine en images est entièrement composé d’images de propagande. (cliquez sur les images pour agrandir)
La propagande est la colonne vertébrale du régime des mollahs et chaque fois que le régime est en danger, elle se raidit. C’est le cas actuellement ; les Américains le pressent de dialoguer : leur objectif est de commencer des négociations qui par définition ne peuvent pas être illimitées. Une fois les négociations commencées, le régime devra accepter rapidement le deal américain car refuser serait synonyme d’admettre qu’il veut la guerre et l’instabilité de la région, ce qui pourrait conduire à des sanctions très dures susceptibles de le faire chuter.
C’est pourquoi Téhéran fuit ces négociations. Pour l’éviter, il a deux tactiques complémentaires : d’une manière permanente, il insiste sur ses capacités nucléaires ou balistiques afin de provoquer une crise majeure dans l’espoir de faire capituler les Américains et de l’autre, il évoque un retour aux affaires des modérés ou des pragmatiques dans très peu de temps, pour faire patienter ses interlocuteurs afin de continuer sa première tactique.
Ainsi, après avoir concentré sa machine de propagande sur ses « progrès nucléaires irréversibles », à partir de cette semaine, le régime a mis l’accent sur les élections présidentielles du 12 juin 2009 et sur ses candidats. Cette réorientation de la propagande a deux axes : l’étranger et l’Iran. Cette comédie étant destinée à l’opinion internationale, immédiatement, Delphine Minoui, l’attachée de presse du régime des mollahs, a publié un article sur les débats électoraux qui, selon elle, seraient axés sur la question cruciale du dialogue avec Washington. C’est faux : en Iran le débat se porte sur les pertes d’emplois et la perte vertigineuse du pouvoir d’achat à la veille du nouvel iranien prévu pour le 20 mars 2009.
Si sur le plan international, le régime lie les élections au dialogue avec Washington, sur le plan intérieur, l’objectif est de rendre crédible ce discours en attirant le badaud dans les rassemblements électoraux. C’est pourquoi toute la presse iranienne ne parle que de la valse des candidats et de leurs discours qui seraient sur la perte du pouvoir d’achat. Les 4 principaux candidats, Ahmadinejad, Khatami, Karroubi et Moussavi font déjà campagne en sillonnant l’Iran. Mais ces déplacements n’attirent personne. La foule n’est pas au rendez-vous.