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Iran : La petite histoire d’une condamnée à mort | +244 pendaisons depuis 01.01.2008
27.11.2008

Dimanche dernier, Madjid de nom inconnu a été pendue à Bandar Abbas pour trafic de drogue. Hier, le juge Jaberi, le bourreau de la prison Evine de Téhéran a annoncé la pendaison de dix meurtriers. Il y avait dans ce lot 9 inconnus [1] et une prisonnière célèbre, Fatemeh Haghighat-pajouh qui végétait dans le couloir de la mort depuis 7 ans, sursis dû aux pressions internationales pour empêcher la pendaison cette mère de famille dont le cas est celui de beaucoup de femmes iraniennes.



Fatemeh Haghighat-pajouh est l’une de ces millions d’iraniennes démunies qui acceptent de vendre leur corps dans un mariage dit provisoire qui est la version chiite de la prostitution. Un mariage pour la consommation sexuelle ou pour avoir une bonne à tout faire gratuite et qui couche. C’est en mars 2001 que Fatemeh Haghighat-pajouh alors âgée de 30 ans a tué son pseudo-mari toxico après que ce dernier aie avoué avoir violé Zahra, sa fille de 15 ans. Selon l’accusée, il avait beaucoup ri et promis de veiller sur Zahra, qui serait désormais « sa petite protégée ». Fatemeh (ci-dessous) a alors perdu la raison.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

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Le mari violeur était alors parti se défoncer dans la pièce voisine. Folle de rage, Fatemeh l’étrangla avec son foulard, avant de découper le corps pour le sortir de chez elle. Elle partit ensuite à Mash’had chez sa famille, mais elle fut arrêtée 6 mois après et rapidement condamnée à mort. Il y a une dizaine de meurtres de maris violents sous le régime des mollahs où la femme n’a aucun droit (et n’obtient rien après le divorce). Il y a aussi beaucoup d’infanticides de parents désespérés. Il n’est pas possible de lire la page des faits divers sans finir en larmes.

Nous avions lancé il y a deux ans un appel sur ce site pour sensibiliser l’opinion sur son cas, d’autres ont agi aussi dans ce sens aux quatre coins du monde. Cela n’a pas suffi : il y a deux jours, la direction de la prison a demandé à ses deux filles de se munir de leur acte de naissance pour venir chercher le corps de leur mère qui allait être pendue dans 48 heures.

Et ce régime, qui aime les symboles, l’a pendue le 26 novembre au lendemain la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

Ces pendaisons portent à 244 le nombre de condamnés exécutés cette année en Iran depuis le début de l’année 2008.

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En Iran, 109 délits sont passibles de la peine de mort par pendaison, décapitation, lapidation ou précipitation du haut d’une falaise (peine réservée aux homosexuels). Guerre contre Dieu, trahison, espionnage, meurtre, attaque à main armée, trafic de drogue à partir de plus de cinq kilos d’opium, viol, sodomie répétée (ie homosexualité), adultère, prostitution, apostasie et dernièrement « troubles à l’ordre public » sont passibles de la peine de mort en Iran.

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Pour en savoir + :
- Iran : Vice champion du monde des exécutions
- (18 AVRIL 2008)

Une double pendaison politique et télévisée :
- En Iran, la vie ne vaut rien (vidéo)
- (6 AOÛT 2007)

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[1Dix hommes ont été pendus aujourd’hui. Il y a 6 prisonniers politiques dans le lot dont nous avons obtenu les noms après la publication de cet article. Il s’agit de : Abbas Tchekab, Javad Tahouri, Seyd-Mohsen Hosseini, Ali Attari, Mojtaba Aghayi et Ali Khafanj (âgés de 24 à 37 ans).