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Iran : La loi électorale relance les rumeurs de candidature
10.11.2008

Les élections présidentielles en Iran sont assez rocambolesques : il y a plusieurs milliers de candidatures fantaisistes. Le Parlement iranien a adopté une nouvelle loi pour définir les conditions de candidature.



L’une des grandes nouveautés, sinon la plus importante, est qu’elle cantonne les candidatures au cercle du pouvoir puisqu’elle exige une expérience nationale à la tête d’un organe officiel : présidence, vice-présidence, ministère, justice, radio et télévision, mairie, préfecture, armée, et milices.

Le texte évoque également la nécessité d’un niveau de maîtrise ou de son équivalent en étude religieuse, un sujet d’actualité après la destitution du ministre de l’intérieur pour contrefaçon d’un doctorat. Il s’agit d’affirmer que les responsables des organes officiels sont des personnes instruites.

Dans le même esprit de revalorisation, le texte évoque la possibilité de candidature des professeurs d’université, avocats, responsables de parti politique, directeurs et rédacteurs en chef de journal ainsi que des directeurs de sociétés, mais le critère est incompatible avec l’exigence d’une expérience nationale. On peut qualifier l’ouverture à la société civile comme une mesure presque politiquement correcte encore que bon nombre des professeurs, journalistes, ou directeurs des sociétés sont des mollahs ou plus principalement des miliciens des Pasdaran.

Pendant les discussions précédant l’adoption de la loi, l’un des principaux sujets était la limite d’âge. Selon certaines rumeurs, elle devait être fixée à 65 ans, l’âge après lequel selon les parlementaires iraniens, on est dépourvu de la vitalité nécessaire à la fonction. Cependant, la mesure aurait disqualifié les principaux candidats des réformateurs : Khatami 66 ans, Moussavi 67 ans et Karroubi 69 ans.

La loi a donc été adaptée à ces candidats dévitalisés : Le candidat doit avoir entre 40 et 75 ans (l’âge de Rafsandjani en 2009). Le régime laisse la voie libre à tous les pronostics sur la participation des ténors du régime. On aurait pu prévoir une élimination prématurée de certains ; on se retrouve avec la possibilité de la participation de tout le monde. Le régime relance son jeu préféré : l’opacité quant à ses choix.


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