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Iran : La BCI désigne les responsables de l’inflation
06.09.2008

Il y a une semaine, la Banque Centrale Iranienne laissait entendre que l’inflation était enfin maîtrisée à 18,1% ; hier, elle a publié un autre chiffre qui contredit la précédente déclaration. L’inflation serait de 22,3%, en hausse de 0,8% par rapport au mois dernier. Dans la foulée de cette déclaration, la BCI a désigné les coupables !



Selon Mahmoud Bahmani, le directeur général de la BCI, les responsables ne sont en aucun cas les erreurs de gestion de la BCI et sa politique de planche à billets, mais des bons du trésor émis pour absorber le surplus de liquidités, mais qui ne trouvent pas de preneurs, faute de rentabilité !

Bahmani a déploré que 36 milliards de dollars de bons du trésor restent bien en évidence sur les comptoirs des banques sans exciter les clients. Ce directeur de la BCI prétend que ce sont ces 36 milliards de dollars « en circulation » qui auraient provoqué une hausse de l’inflation !

C’est du grand n’importe quoi, ces bons non achetés ne sont pas des billets en circulation ! Nous avons affaire à une nouvelle opération de communication mensongère de la BCI. De plus, dans un pays normal, la Banque centrale peut émettre des bons de trésor pour absorber le surplus de liquidité et faire baisser l’inflation. Or, en Iran, c’est la BCI elle-même qui fait marcher la planche à billet pour relancer la consommation. Cette déclaration sur l’échec des bons du trésor est une opération médiatique pour embrouiller les iraniens et détourner leur attention des manipulations monétaires de la BCI.

A ce titre, le montant de 36 milliards de dollars est assez intéressant. Le régime prétendait en octobre 2007 que la masse monétaire était de 140 milliards de dollars. Par la suite il a reconnu, une inflation de 18,4% : on devrait donc s’approcher d’une masse monétaire d’environ 162 milliards de dollars dix mois après. Aujourd’hui, la BCI a évoqué un taux d’inflation de 22,3%, or 22,3% de 162 milliards de dollars correspondent... à 36,1 milliards de dollars, le montant presque exact des bons de trésor émis à une date inconnue par la BCI !

Pour résumer, l’inflation est de la faute des épargnants iraniens qui préfèrent d’autres investissements plus rémunérateurs ! C’est d’ailleurs ce qui a été dit par ce banquier communicateur !

Bahmani s’est plaint du manque de fidélité des épargnants en rappelant que ces ingrats ont longtemps profité du système ! Pour étayer son point de vue, Bahmani a affirmé (et c’est sans doute vrai) que pendant des années, la BCI a toujours rémunéré les bons à perte à la hauteur de 17% non imposable (image ci-dessous) malgré leur faible rendement de 1 à 2%.

La BCI cherche des coupables pour expliquer la situation délirante de l’économie iranienne, mais ses mensonges n’inciteront pas les iraniens à l’écouter plus longtemps. Ceux-là se détournent de plus en plus des banques du régime, qu’ils jugent insolvables, et préfèrent garder leurs sous chez eux ou les placer sur le marché noir où les taux d’intérêt dépassent les 50% non imposable !

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