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Iran : Risques très élevés pour les investisseurs, selon la Coface
19.08.2008

La situation en Iran s’empire tous les jours : le taux de change du dollar est en hausse de 10% et les coupures de courant dues à la difficulté d’approvisionnement en combustible ont augmenté le nombre des faillites de centaines de PME. Les iraniens sont inquiets et cherchent des réponses dans les articles économiques des quotidiens iraniens. Ces articles qui s’adressent aux iraniens et qui ne sont presque jamais traduits en français ou en anglais tranchent radicalement avec les articles écrits par les lobbyistes du régime : ils contiennent des informations intéressantes sur les effets des sanctions en Iran. En témoigne le dernier entretien accordé à l’un de ces quotidiens par Seyd-Kamal Seyd-Ali, le directeur de la société iranienne de l’assurance à l’exportation (EGFI, l’équivalant de la Coface en France).



Selon Seyd-Ali (ci-dessus), les difficultés économiques iraniennes sont principalement dues aux refus des partenaires financiers mondiaux de première classe c’est-à-dire les grandes banques d’affaires européennes d’accorder des lettres de crédits [1] à l’Iran afin de financer ses opérations d’import-export. Selon lui, ce refus serait dû à une présence massive d’actionnaires américains dans les conseils d’administration de ces établissements, qui sont par ailleurs les partenaires les plus fiables au monde. Seyd-Ali reconnaît que les banques russes ou chinoises sont de moins bonne qualité, mais le problème se pose désormais même avec celles-ci car elles préfèrent préserver leurs bonnes relations avec les grandes banques européennes plus tôt que de s’afficher avec les mollahs.

Cet aveu est aussi la reconnaissance de l’absence d’efficacité des ruses déployées par Téhéran pour contourner les sanctions bancaires américaines en créant des nouvelles banques en partenariat avec des pays ruinés qui n’ont aucune crédibilité dans les milieux financiers internationaux. On peut même affirmer que le véritable problème du régime est une chute de sa crédibilité, chute qui se traduit par une chute libre dans le classement des pays à risques de l’OCDE.

L’Iran se retrouve en effet aux niveaux les plus bas de toutes les classifications dans ce domaine : au niveau 6 (sur 7) de la classification de l’OCDE et au niveau D (7ème niveau) de la classification de la Coface !

Le niveau D signifie que l’environnement des affaires est très difficile. Les bilans des entreprises sont très rarement disponibles et quand ils le sont, ils sont rarement fiables. Le système juridique rend le recouvrement de créance très aléatoire…

La dégringolade a commencé en avril 2007 : l’Iran qui avait péniblement remonté la pente à la fin des années 90 quittant le niveau 7 pour le niveau 6, puis le niveau 5 (en 1999) et niveau convenable 4 de 2002 à 2005, est redescendu au niveau 5 en 2006. Le 10 avril 2007, l’OCDE a soudainement rétrogradé le pays au niveau 6.

De ce fait, les relations entre l’Iran les organismes européens de l’assurance à l’exportation (la française Coface, l’allemande Hermes et l’italienne SACE) sont devenues de plus en plus tendues.

Le directeur de la société iranienne de l’assurance à l’exportation confirme que ces organismes avaient dans un premier temps abaissé le plafond des opérations couvertes à 25 millions de dollars, avant de refuser toute couverture à n’importe quelle transaction, et désormais la seule chose qui les préoccupe est de savoir si Téhéran sera capable de rembourser à temps les 28 milliards de dollars qu’il leur doit.

La Coface a d’ailleurs tenu à signaler cette préoccupation dans sa page de notation de l’Iran : « L’environnement économique et politique présente des risques très élevés et l’environnement des affaires peut être très difficile. Ces fragilités peuvent avoir un impact très sensible sur les comportements de paiement. La probabilité moyenne de défaut des entreprises est très élevée. »

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour notre part, nous avons remarqué que la rétrogradation du régime des mollahs en avril 2007 a été suivie d’une intervention médiatique de Thierry Coville en mai 2007. Le lobbyiste du régime des mollahs écrivait alors : « Au total, il ne faut pas avoir un discours trop alarmiste sur la situation économique iranienne car, comme on l’a vu, du fait du niveau des recettes pétrolières, les fondamentaux sont très bons. » Après la récente publication du dernier rapport du Fond Monétaire International, Coville est intervenu encore pour affirmer que la situation en Iran était excellente et qu’il ne fallait en aucun cas être inquiet.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Le régime des mollahs n’est plus solvable
- L’Iran, les sanctions, la croissance et les revenus pétroliers
- (16 AOÛT 2008)

Les effets négatives des sanctions sur l’économie iranienne
- Iran : Le bilan désastreux des coupures de courant
- (15 AOÛT 2008)

| Mots Clefs | Instituions : Politique Economique des mollahs |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application |

| Mots Clefs | Fléaux : Chômage |

| Mots Clefs | Décideurs : Analystes & Experts |

| Mots Clefs | Resistance : Lobby pro-mollahs en France et ailleurs ! |

[1Lettre de crédit stand-by : qu’est-ce que c’est ? | La lettre de crédit « stand-by » est un document qui constitue une garantie bancaire et dont la remise ne sera effective qu’en cas de non-paiement d’une dette ou d’une créance. La lettre de crédit « stand-by » peut de ce fait être comparée à une « caution » dans le cadre des relations commerciales entre fournisseurs et clients et très souvent, il s’agit de partenariats internationaux.
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