Cela fait des années que Mariyam Radjavi espère le retrait de son organisation de cette liste, retrait qui débloquerait les comptes bancaires richement dotés de ce mouvement financé depuis 25 ans par Saddam Hussein. Comme chaque année, Radjavi a fait un intense lobbying parmi les eurodéputés ou les élus nationaux.

Cette année, elle a cru toucher au but suite au retrait de son mouvement de la liste britannique des mouvements terroristes. Un retrait britannique avait été évoqué pour la première fois en janvier 2008 parallèlement à l’adoption d’une nouvelle résolution du Conseil de sécurité.

La révision du cas de l’OMPI est indissociable des remous de la crise nucléaire iranienne. Les britanniques ont plusieurs fois retardé le retrait de l’OMPI de leur liste des mouvements terroristes, mais la décision a été finalement prise en mai 2008 alors que le Guide Suprême affirmait qu’il refuserait tout examen de la dernière offre des Six.

Cette décision n’ayant pas ébranlé le régime des mollahs, vers la fin du mois de juin 2008, les européens ont évoqué diverses sanctions et envisagé un retrait de l’OMPI de la liste européenne des mouvements terroristes.

L’attitude inflexible de Téhéran ainsi que le retrait de la liste britannique ou encore les lettres de soutien des députés français ont redonné de l’espoir à Radjavi. Sa conviction est devenue encore plus tenace après la couverture médiatique élogieuse que l’AFP a accordée au rassemblement annuel de l’organisation le 28 juin à Villepinte.

Alors que le mouvement avait dû recruter 20,000 figurants en Pologne, en Allemagne ou en Suède au tarif de 6 euros la journée pour remplir une grande salle, l’AFP a évoqué le chiffre hallucinant de 70,000 sympathisants d’un mouvement qui incarnerait « l’opposition iranienne à l’étranger » !

Radjavi était alors confiante : elle attendait une réponse (positive) à sa demande pour le 2 juillet (soit 3 jours après les commentaires élogieux de l’AFP).

Or, le lundi 1er juin (c’est un hasard), les mollahs ont adressé une lettre ouverte aux européens, lettre écrite (par Velayati, le conseiller du Guide Suprême) qui évoquait la possibilité d’un compromis  !

L’Europe a alors décidé de retarder de quelques jours sa décision concernant l’OMPI pour examiner cette offre. Avec l’annonce de la reprise du dialogue américano-européen avec Téhéran au sujet de ce même compromis, la révision tombe à l’eau. Adieu joli pactole ! Rendez-vous dans six mois !