La semaine dernière, le Pakistan a remis aux mollahs 4 membres du groupe armé Jundallah dont Abdol Hamid Riggi qui avait été arrêté dans ce pays pendant l’été 2007 en compagnie de 3 complices suite à des prises d’otages de touristes belges.

Mais les combattants du Jundallah se sont fait surtout connaître en 2006 en éliminant des dizaines de représentants locaux du régime des mollahs dans deux actions très sanglantes [1]. Ils seraient 1000 combattants liés par des liens de sang au service du clan féodal des Riggi, très respecté dans la région. 1000 combattants qui connaissent les terrains escarpés du Baloutchistan.

Ils sont très recherchés et quand certains tombent entre les mains des Pasdaran, ils ont droit à un traitement des plus musclés au point que le régime dissimule parfois leurs visages démolis sous une cagoule au moment de leur pendaison. Dans le cas des membres de la famille Riggi, le traitement est plus dur, ainsi le régime n’a pas hésité à trancher les mains de 5 d’entre eux qui étaient tombés dans ses filets.

Connaissant le sort réservé à ses combattants arrêtés et surtout à ses proches, le chef du Jundollah a immédiatement réagi en attaquant un poste de gardes-frontières et pris en otages ses 28 miliciens des Pasdaran. Douze d’entre eux ont été libérés quelques heures après, mais le groupe a conservé 16 autres otages. Il a alors adressé un ultimatum au régime, en réclamant la libération des 4 prisonniers politiques extradés par le Pakistan, et en promettant d’abattre deux otages en cas de refus.

Téhéran a remis en cause l’authenticité du message et le Jundallah a fusillé deux otages et diffusé la vidéo de leur exécution. Cependant, Téhéran continue encore à remettre en cause l’authenticité des messages et ne fait aucune allusion dans la presse iranienne aux otages détenus par le Jundallah.

Dans cette seconde lettre d’ultimatum, le Jundallah donne les noms des deux miliciens abattus, le commandant Ali-Mohammad Raoufi et son second Mohammad Piri afin de montrer que le régime n’accorde aucune valeur à la vie de ses miliciens qu’il exploite pour terroriser le peuple. Il annonce également que le soir du vendredi 27 juin, deux autres miliciens, Issa Poudineh et Reza Rahdari, seront abattus si les « prisonniers politiques » du groupe ne sont pas libérés.

NB. Le Jundallah évolue ! Ce discours très « peuple » est la nouvelle signature des 1000 soldats de Dieu. Les américains qui souhaitent fédéraliser (éclater) l’Iran avaient cru bon d’exploiter l’appartenance sunnite des baloutches, le Jundallah a été créé sur le modèle d’Al Qaeda des années 80, mais néanmoins malgré les protestations de son chef et porte-parole Abdol-Malek Riggi, les iraniens ont surtout entendu les sirènes de séparatisme dans les discours de ce groupe.

Or, le séparatisme effraie les iraniens et ils n’ont guère soutenu le Jundallah. Pour obtenir ce soutien, le groupe a dû se séparer de son identité de taliban, pour prendre le nom du « Mouvement de résistance nationale iranienne ». Mais les américains qui téléguident ce groupe ont vite fait de rectifier leur erreur en remplaçant le mot « national », opposé au fédéralisme, par le mot « populaire », au sens ethnique du terme, conforme à leur programme. Riggi suit docilement.

Cependant ces changements de noms montrent une seule chose : la seule force militaire ne suffit pas ! Les 1000 combattants armés et équipés de moyens de communication américaine ont quand même besoin d’un appui pour aller au-delà de leur clan.

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