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Iran : Le Canada et le cas de Shirin Ebadi
19.04.2008

Le ministre canadien des Affaires étrangères Maxime Bernier a félicité Téhéran pour l’ouverture d’une enquête visant à identifier les auteurs de menaces de mort contre Shirin Ebadi. Drôle d’affaire, puisque Shirin Ebadi a une relation très particulière avec l’Etat Canadien. Explications.



Shirin Ebadi, « avocate et militante des droits de l’Homme, selon l’AFP », a été l’avocate de la famille de Zahra Kazemi, une journaliste iranienne naturalisée canadienne qui a été arrêtée en Iran en juin 2003, battue à mort, violée et tuée en juillet 2003 par Mortazavi, le procureur de Téhéran et deux autres complices des pasdaran.

La particularité de cette affaire est que Zahra Kazemi a été immédiatement enterrée contre l’avis de sa famille qui voulait une autopsie et par la suite son cadavre a été volé ce qui rend l’autopsie impossible. C’est là qu’intervient Ebadi.

Suite à l’attribution du Prix Nobel de la Paix à Ebadi, le fils de Kazemi demande à Ebadi de prendre sa défense. Il est à noter que cette « avocate et militante des droits de l’Homme » ne s’était pas manifestée en juin 2003 pour secourir Kazemi alors arrêtée ou en juillet 2003 pour dénoncer son meurtre. Elle a été contrainte de le faire fin 2003, suite à une demande médiatisée du fils de Zahra Kazemi qui espérait utiliser le chahut autour de ce Prix Nobel surmédiatisé pour faire parler de sa mère.

On peut dire que malgré l’intérêt de ce plan, Stéphane Kazemi a échoué : les médias ou encore RSF ne se sont pas emparés de cette affaire qui déplait aux mollahs et en tant qu’avocate de Zahra Kazemi, Ebadi s’est surtout distinguée par son refus de prendre en compte le témoignage très détaillé d’un médecin iranien qui s’était occupé de la victime avant sa mort. Il certifiait le viol collectif de la victime (donc plusieurs coupables) et des sévices, des accusations refusées par le régime des mollahs.

Au final, le procès s’est résumé d’un point de vue médiatique en un feuilleton sur les efforts d’Ebadi pour aboutir à un procès juste. Kazemi a été oubliée et Shirin Ebadi qui n’avait jamais protesté contre son meurtre dès 2003 ou dénoncé une parmi les milliers d’exactions commises par les mollahs de 1979 à 2003 est devenue à partir de 2003 et partiellement grâce à ce procès une avocate militante mondialement reconnue.

Cependant si les canadiens voulaient être justes, il aurait fallu qu’ils condamnent avec vigueur ces procédés malhonnêtes, mais il n’en a rien été, puisque le Canada a de très bonnes relations commerciales avec les mollahs et préfère continuer ses relations avec un Etat qui se réforme.

C’est pourquoi il soutient Ebadi, figure emblématique de ces réformes, au lieu d’essayer de trouver les meurtriers de Kazemi, cette étrangère morte qui gêne. En fait la défense surmédiatisée et récente d’Ebadi tire son origine d’une volonté de faire taire toutes les voix sur la mauvaise conduite d’Ebadi dans le cadre de l’affaire Zahra Kazemi. Il faut préciser que le médecin accusateur avait d’abord demandé l’asile au Canada avant de délivrer son témoignage. C’est depuis le Canada qu’il a essayé de ternir l’aura de Shirin Ebadi !

Les canadiens essayent de se racheter une bonne conduite. Ils n’en sont pas à leur coup d’essai ; en 2006, ils ont expulsé de leur territoire Mostafa Dadar, un militaire iranien réfugié au Canada qui disposait d’informations précises sur l’identité des meurtriers de Kazemi. Cette fausse affaire de menace de mort contre Shirin Ebadi tombe à pic pour le ministère canadien des affaires étrangère qui continue de réparer le préjudice infligé aux mollahs dans l’affaire Kazemi : on redore l’image de Shirin Ebadi et des enquêtes de la police judicaire du régime !

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| Mots Clefs | Réformateurs & dissidents : Shirin Ebadi |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Canada |

| Mots Clefs | Violence : Zahra Kazemi (et cas similaires) |

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| Mots Clefs | Resistance : FAUSSE(s) OPPOSITION(s) |