Poutine plaide en faveur des mollahs alors qu’il y a une semaine au cours d’une conférence de presse, Vitali Tchourkine, son représentant à l’ONU, s’était publiquement plaint d’un manque de coopération de l’Iran qui ne montrait aucun enthousiasme pour reprendre le dialogue avec les Six. Malgré les apparences, il n’y a aucune contradiction entre les deux déclarations.

Dans notre analyse consacrée aux déclarations du représentant russe à l’ONU, nous avions précisé que la crainte de la Russie était que la crise ne se résume à un bras de fer entre Téhéran et Washington, suivi d’une entente entre les deux qui exclurait son pays du jeu. Il a donc plaidé publiquement pour un dialogue qui impliquerait des acteurs non américains : les Six composés (mis à part les Etats-Unis) de pays plus ou moins ouvertement hostiles à des sanctions contre leurs intérêts en Iran.

Le discours du représentant russe à l’ONU était une invitation lancée aux partenaires majoritairement européens de l’Iran afin qu’ils fassent leur possible pour satisfaire les mollahs par une double reconnaissance tacite de leur rôle régional ou de leur droit à l’enrichissement : reconnaissances doublement refusées par Washington (qui isolerait l’Iran) ! On comprend mieux les remarques de Poutine sur l’isolement de l’Iran par les Etats-Unis…

Le représentant russe à l’ONU avait parlé en avocat des intérêts iraniens, Poutine a continué dans cette même voie immuable qui est celle de la diplomatie russe. Il a tenu le même discours d’avocat devant l’Otan, c’est-à-dire devant les américains, mais surtout devant les européens qui en font partie et sont les partenaires commerciaux de l’Iran.

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