La dépêche de l’AFP affirme dès les premières lignes que le régime des mollahs est devenu « un acteur incontournable du conflit irakien » et que de ce fait il devrait être associé à « une solution politique » (et non militaire) de la situation.

Pour preuve, deux expertes interrogées par l’AFP évoquent le rôle positif joué par Téhéran « en faveur d’un cessez-le-feu entre les milices chiites de l’Armée du Mahdi et les forces armées irakiennes… » Cependant aucune des deux expertes ne dit que Téhéran a pu jouer de son influence car il était à l’origine de cette sortie des milices chiites de l’Armée Mahdi. Alors que le monde arabe gronde de mécontentement vis-à-vis de l’ingérence terroriste des mollahs en Irak (comme au Liban), nous assistons là au début d’une nouvelle campagne médiatique atlantiste en faveur d’une reconnaissance de l’influence positive des mollahs en Irak et ce afin de justifier la reprise des pourparlers directs irano-américains à Bagdad.

Cependant, les choses se compliquent car si les républicains souhaitent conclure rapidement une entente avec Téhéran à la faveur d’une réhabilitation de leur soi-disant influence positive, ils ne souhaitent pas reconnaître un quelconque rôle régional aux mollahs. En revanche, leurs adversaires démocrates y sont favorables. C’est pourquoi, cette campagne pour une réhabilitation de l’influence des mollahs pourrait vite se transformer en pré-campagne médiatique pour une reconnaissance de leur rôle régional car Petraeus et Crocker seront auditionnés au Congrès par le sénateur Joseph Biden, dont les campagnes ont été financées par les institutions caritatives islamiques du régime des mollahs basées en Californie. Biden pense que les Etats-Unis devrait « impliquer d’autres puissances majeures » comme (par exemple) les « voisins de l’Irak »…

C’est une véritable course à la reconnaissance du rôle régional des mollahs, chacun souhaite satisfaire ainsi ces derniers… Les russes qui sont hostiles à un changement de régime en Iran penchent aussi pour une reconnaissance du rôle régional des mollahs, et souhaitent être appuyés en ce sens par les principaux partenaires commerciaux de l’Iran. Cependant, les russes doivent obtenir gain de cause avant l’arrivée au pouvoir des démocrates. Les russes espèrent donc y parvenir avec l’aide des partenaires commerciaux de l’Iran pendant que Bush et son équipe, hostiles à une reconnaissance, sont encore à la Maison-Blanche.

La France joue la prudence vis-à-vis de ces trois acteurs (russes et américains républicains ou démocrates) en restant dans le flou, à mi-chemin entre une réhabilitation de l’influence iranienne et une reconnaissance de son rôle régional.

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