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Le Figaro | Reza Pahlavi : L’Iran doit devenir un État laïque et démocratique
01.04.2008

Pour Reza Pahlavi, fils aîné de Mohammed Reza Pahlavi, dernier chah d’Iran, « l’Iran des mille et un désirs inaugurera une ère nouvelle pour son peuple ».



Les récentes élections parlementaires en Iran ainsi que toutes les précédentes n’ont été qu’une mascarade grotesque pour masquer l’incompétence de gouvernements islamistes successifs depuis 1979. Vingt-huit ans déjà que je suis engagé dans un combat pour la laïcité et la démocratie en Iran. Vingt-huit ans déjà que j’observe, avec chagrin et désolation, l’inexorable descente d’un peuple dans les abîmes du désespoir, tant politique qu’économique et social. Tout au long de ces tristes années, j’ai été de ceux qui ont pu vivre en liberté. Mais, mon être profond n’a cessé de se sentir enraciné en Iran, dans une terre, une culture, un peuple, une histoire, et un destin.

Des millions de mes compatriotes, les deux tiers de la population du pays âgés de moins de trente ans, n’ont rien connu d’autre qu’une oppression théocratique instaurée avec la prise de contrôle de l’appareil d’État par les islamistes et les autres extrémistes, parvenus au pouvoir dans le sillage de l’ayatollah Khomeyni, depuis bientôt trente ans. Cette génération, née sous la théocratie, n’a connu ni la prospérité ni la sécurité, mais seulement la peur et la pauvreté.

Cette génération aspire au changement. L’impatience de cette jeunesse iranienne, de plus en plus frustrée et rebelle face à un régime clérical obsolète s’immisçant dans les moindres recoins de sa vie privée et publique, va croissante. Elle a été trop longtemps témoin de l’ineptie d’un État défaillant, détournant sa richesse nationale au profit d’une nébuleuse terroriste régionale ou engloutissant des milliards dans des projets inutiles et dangereux, aux antipodes de nos intérêts vitaux. Dans un monde de plus en plus intégré, cette jeunesse voit ses perspectives d’un avenir meilleur, s’éloigner avec l’isolement grandissant de son pays.

Mes compatriotes ne sont pas isolés dans leur désir de changement fondamental. Dans leurs rangs, il y a des militants des droits de l’homme ; des femmes réduites à la ségrégation sexuelle sous la chape de bêtise d’une théocratie misogyne ; des minorités religieuses et des communautés ethniques traitées comme des citoyens de seconde classe ; des chercheurs, des enseignants et des intellectuels privés de leur liberté d’expression ; des travailleurs spoliés de leurs droits syndicaux ; des médias muselés et des journalistes soumis à un chantage permanent.

Cette frustration, cette fureur grandissante, peut devenir une force irrésistible capable de produire le changement désiré en Iran. Ce pays, si ancien et si moderne à la fois dans ses inclinations ; si riche de potentialités ne demandant qu’à être libérées ; l’Iran, des mille et un désirs et promesses, peut, avec l’aide de la communauté internationale, inaugurer une ère nouvelle, pour son peuple et ceux de toute la région.

Il ne s’agit pas là d’une révolution violente, non ! Ce dont il est question ici, c’est la volonté collective de tout un peuple, similaire à ce qu’offrirent aux yeux du monde entier l’Inde, la Pologne, l’Afrique du Sud, l’Ukraine, et de nombreux pays de l’ex-bloc soviétique. Appelez ceci « révolution orange » ou « de velours », peu importe ! L’essentiel, c’est son contenu et son objectif de transition non violente vers la démocratie.

J’ai quitté mon pays, en 1978, à destination des États-Unis d’Amérique, afin d’y compléter ma formation de pilote de chasse. Là, j’ai eu l’opportunité de poursuivre mes études universitaires, de former une famille et d’élever mes enfants. Ma vie en Occident, en Amérique et en Europe m’a profondément imprégné des valeurs de la liberté et de la démocratie. Mais, tout comme nombre de mes compatriotes par le vaste monde, je reste attaché à ma terre natale et regarde l’horizon avec la même question en tête : quand pourrai-je retrouver mon pays, libre et prospère ?

Notre objectif commun n’est rien de moins que la dignité retrouvée pour l’ensemble des Iraniens, le respect des droits de l’homme, la mise au point de projets adéquats répondant aux urgences économiques et sociales qui s’amoncellent en Iran, et l’établissement d’un ensemble de relations harmonieuses avec nos voisins, l’Occident, et la communauté internationale, dans un contexte de paix.

Comme symbole d’une volonté nouvelle, le drapeau traditionnel iranien, frappé du Lion et du Soleil, rétabli dans son ancrage culturel et historique, constituera l’emblème, la déclaration visuelle transmise au monde que l’Iran est prêt pour une nouvelle ère, celle d’un pays libre, laïque, ouvert et démocratique, doté d’une gouvernance représentative des aspirations des générations présentes et à venir.

C’est pourquoi, je vous invite à me rejoindre aux côtés d’autres Iraniens partageant une même vision et organisés en Iran et à travers le monde, pour mener ce combat. Le changement doit venir. C’est à ce changement pour un Iran démocratique tourné vers l’avenir que je reste entièrement dédié.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

| Mots Clefs | Enjeux : Changement de régime |

| Mots Clefs | Décideurs : Reza Pahlavi |

| Mots Clefs | Histoire : Mohammad-Reza Shah (le Chah) |

Décodages de la popularité de Reza Pahlavi en Iran | Il faut préciser que sous le règne de son grand père, Reza Shah, l’Iran a commencé à s’industrialiser avec des revenus pétroliers inexistants.

Pendant les 57 ans de règne des deux monarques Pahlavi, l’Iran a rompu avec un passé guerrier et au lieu de faire des conquêtes, il travailla dur et a eu en tout 123 milliards de dollars de revenus pétroliers dont la majeure partie de 1973 à 1978. Mais l’Iran s’était bâti sans les revenus pétroliers garantis par l’OPEP. Ses progrès, il les devait à une bonne gestion des affaires.

Quand le Chah se retira pour éviter un bain de sang et confia le pouvoir à un gouvernement composé de ses opposants, les caisses de l’Etat étaient pleines et excédentaires de près de 13 milliards de dollars (l’équivalent de 3 mois d’exportations).

Mais après 29 ans de pouvoir mafieux des mollahs, l’Iran prétend avoir gagné plus de 1000 milliards de dollars de revenus pétroliers et on sait qu’il a plus de 1500 milliards de dollars de dettes ! La monnaie vaut 1/1000 du temps du Chah. A l’époque de ce dernier, les femmes étaient libres et actives, les minorités jouissaient des libertés de confession, on pouvait changer de religion, depuis le milieux des années 60, les jeunes intellectuels de gauche travaillaient au sein d’une cellule pour apporter leurs idées et compléter les réformes décidées par le Chah dont l’une des mesures imposait la redistribution de 20% des bénéfices des sociétés aux employés et aux ouvriers. A cette époque incroyable, l’Iran importait même des travailleurs en attendant de former plus de spécialistes.

Mais la révolution mit brutalement fin à tous ces élans, Khomeiny plébiscita une guerre qui détruisit les industries et élimina près de 40% des ces jeunes qui allaient être les maîtres du monde dans un pays riche et travailleur. Que reste-t-il aujourd’hui de l’Iran : 85% des jeunes sont sans emploi, l’économie est morte, la jeunesse désoeuvrée, déprimée et défoncée, et le pays qui est si riche n’exporte que des chômeurs ou des prostitués. Le fric va aux mollahs et ce sont les iraniens qui vivent les dettes et la déchéance.

Vous comprenez alors la popularité de Reza Pahlavi, dont la famille a bâti l’Iran malgré l’opposition de
ces mêmes mollahs jusqu’au-boutistes et retors ainsi que leurs différents alliés.