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Iran : Un exilé iranien assassiné à Madrid
23.03.2008

Encore une fois, les exilés iraniens sont réduits à compter leurs morts. Jeudi, le jour de l’an persan (Nowrouz), Manouchehr Farhangui, éminent mécène zoroastrien habitant à Madrid, succomba aux blessures des coups de poignards qu’il venait de recevoir d’une personne non encore identifiée.



M. Farhangui, 82 ans, est le troisième zoroastrien assassiné de la sorte ces trois dernières années. Il partage cette sinistre liste avec M. Felfeli, assassiné également en Espagne, et M. Vafadari, poignardé à Paris. Outre leur religion, ces trois personnalités avaient en commun leur amour pour leur patrie, attesté par le mécénat des activités culturelles mettant en avant l’Iran préislamique (la Perse antique). De toute évidence, la vraie identité iranienne met en danger le chiisme des mollahs qui réagissent comme toujours sans tenue et mesure.

Récit des faits | Mardi soir, M. Farhangui se rendit à une soirée organisée à l’occasion de la fête du feu, célébrée par les iraniens le dernier mardi soir de l’année. Devant le stand tenu par l’ambassade des mollahs, il eut une altercation verbale avec une jeune femme islamiste. Le lendemain, une iranienne qu’il ne connaissait pas l’appela par téléphone et lui demanda son aide.

Au rendez-vous, en bas de chez lui, il a été plaqué au sol par une jeune femme de vingt-cinq ans à peu près qui sortit un poignard pour lui donner plusieurs coups dont l’un dans l’abdomen. L’agresseur prit la fuite avec le taxi qui l’avait emmené. Attendant son client loin de la scène du crime, le chauffeur du taxi n’aurait pas été témoin des faits. M. Farhangui fut transporté à l’hôpital, mais décéda lors de son opération chirurgicale. Néanmoins, avant de perdre connaissance, il eût le temps de donner ces quelques détails à un membre de sa famille qui nous les a communiqués. Ces renseignements ont été corroborés par le récit des témoins oculaires.

Inquiétudes | Nous espérons que les médias ne tenteront pas comme dans le passé, de transformer cette affaire en un banal fait divers, calomniant la victime pour protéger les assassins. En effet, trois ans après l’assassinat à Paris d’un autre Zoroastrien, Kasra Vafadari, l’enquête évite d’évoquer toute relation entre le ou les assassins et la République Islamique.

Kasra Vafadari, professeur à l’Université de Nanterre fut poignardé dans son appartement de Paris le 17 mai 2005 par un demandeur d’asile iranien, éventuellement assisté par une autre personne non démasquée à ce jour.

L’assassin aurait été repéré par les renseignements généraux : il faisait partie d’un groupe de quatre personnes formant une cellule dormante en France. Il était membre de Pasdarans rattaché à l’armée de l’air. Avant d’arriver en France, il avait séjourné au Kosovo où il avait reçu un entraînement de commando. De son vrai prénom Mehdi, il se présentait comme Shahine (un prénom iranien non islamique). Malgré ce passé trouble, le meurtre de Kasra Vafadari est aujourd’hui instruit comme une simple affaire de mœurs, impliquant les relations que Mehdi (Shahine) aurait nouées avec l’épouse de la victime.

D’ores et déjà, la presse espagnole évite d’impliquer l’Etat islamique dans le meurtre de M. Farhangui, se contentant de le présenter comme l’œuvre d’une fanatique. Or, de la façon dont M. Farhangui fut plaqué au sol et vu le sang-froid de l’assassin, il devient clair qu’elle était entraînée aux tactiques commandos et ne pouvait être une simple déséquilibrée agissant sous l’emprise de sa folie.

Peur du délaissement de l’Islam | La religion de la victime n’est pas étrangère à la raison de son meurtre. Récemment, lors d’un prêche (video), un célèbre mollah scandait : « ce n’est pas le moment de convertir les sunnites au chiisme… laissez-les rester sunnites… il n’est plus temps non plus de convertir les chrétiens au chiisme… », mais « le plus fort qu’on pourra faire ce sera d’éviter que nos jeunes chiites deviennent zoroastriens. »

L’abandon de l’Islam et l’attirance envers l’Iran préislamique dont le Mazdéisme est le socle, est la meilleure preuve du rejet de la révolution islamique en bloc. La jeunesse iranienne n’est pas demandeuse d’une quelconque réforme du régime des mollahs, mais aspire à sa pure et simple disparition.

Elle n’est pas non plus preneuse de n’importe quelle monnaie d’échange, elle cherche à restaurer les valeurs de l’Empire Perse, entreprise qui fut entamée par les rois Pahlavi et qui devint l’un des objets de discorde avec leurs adversaires.

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