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Iran Al-Qaeda : McCain rappelé à l’ordre par Lieberman (décodages)
20.03.2008

En visite officielle à Amman, la capitale jordanienne, John McCain, candidat du Parti républicain à l’élection présidentielle aux Etats-Unis a évoqué avec certitude l’existence de liens entre les mollahs et Al Qaeda avant de se contredire suite à un rappel à l’ordre de son possible vice-président, le sénateur démocrate du Connecticut Joe Lieberman que les iraniens connaissent très bien.
| Décodages |



Très récemment, les « forces du réveil » composées de 130 groupes tribaux irakiens ont déclaré que les djihadistes sunnites d’Al Qaeda bénéficiaient de la protection du régime des mollahs. Peu avant, Bernard Kouchner avait fait une déclaration plus explicite dans ce sens.

Dans aucun des deux cas, il n’y eut aucune réaction de la part des médias américains ou même de la part des politiciens de droite américaine, chantres de la lutte contre le terrorisme islamique, qui fustigent sans arrêt les liens entre les divers réseaux terroristes.

En réalité, ce sujet est tabou aux Etats-Unis et ce parce que les américains souhaitent arriver à une entente avec le régime des mollahs, entente qui est vitale pour leurs intérêts géo-économiques liés à la maîtrise de l’exploitation du pétrole en Asie Centrale et dans le Golfe Persique et aussi en Russie. Par conséquent, les dirigeants américains ne peuvent en aucun cas reconnaître un quelconque lien entre leurs futurs alliés (les mollahs) et Al Qaeda qui est à l’origine de la mort des soldats ou des civils américains en Irak et en Afghanistan.

En réalité, John McCain a doublement et lourdement gaffé en évoquant ce lien et en précisant : « Eh bien, il est de notoriété publique et cela a été rapporté dans les médias qu’Al Qaeda s’étend en Iran, qu’il y reçoit un entraînement et qu’il revient en Irak à partir d’Iran. On le sait bien et c’est malheureux » .

McCain a raison, cette réalité est de notoriété publique à Washington et les preuves existent à la louche. Par chance pour les partisans d’une entente avec les mollahs, Joe Lieberman était là : il s’est penché vers McCain pour lui chuchoter un rectificatif à l’oreille, rectificatif que le sénateur de l’Arizona s’est empressé de répéter comme un perroquet. « Pardon, les Iraniens forment les extrémistes, pas Al Qaïda. Pas Al Qaïda, je suis désolé » !

La suite a été une avalanche de rectificatifs dans le sens du petit secret chuchoté par Lieberman à l’oreille du gaffeur. Les britanniques qui sont parmi les plus ardents défenseurs d’une entente inconditionnelle avec les mollahs se sont emparés de la nouvelle pour se moquer via leur agence Reuters non pas de l’indiscrétion de McCain mais de ses insuffisances en matière de politique étrangères !

Côté démocrate, ce ne sont pas les candidats mais la direction de la communication du Comité national du Parti démocrate qui a souligné l’incompétence de McCain. C’est donc officiel, il n’y a aucun lien entre les mollahs et Al Qaeda. Il faut se rappeler que cette politique a débuté sous Bill Clinton qui a étouffé des résultats d’enquêtes qui avaient prouvé des liens opérationnels entre les mollahs et Al Qaeda pour plusieurs attentats mortels contre les intérêts et les ressortissants américains dans le Golfe Persique et en Afrique.

Finalement, le parti républicain a bien eu raison de faire chaperonner McCain par Lieberman, un influent membre du Council on Foreign Relations. Lieberman emploie son savoir-faire pour donner une enveloppe politiquement correcte aux recommandations stratégiques du Council on Foreign Relations. Il a ainsi, au nom de la démocratie, soutenu l’intervention en Irak qui s’est soldée par une partition légale de ce pays, toujours au nom du respect des peuples, mais surtout au profit des grandes compagnies pétrolières qui ne respectent pas le droit de ces mêmes peuples à la nationalisation de leur pétrole. Nous avons retrouvé Lieberman à côté de Bush à Prague où les deux hommes ont apporté publiquement leur soutien à ceux que nous appelons les « chalabis iraniens » dont la mission est de balkaniser légalement l’Iran.

Lieberman est partout, il connaît bien les dossiers et semble qualifié pour accompagner McCain. Lui qui n’a jamais disposé d’une aura populaire pour briguer l’investiture au sein de son propre parti, est sur le point de devenir un influent vice-président chuchoteur capable de commander à son supérieur.

Conformément à la constitution américaine il pourrait même devenir président si McCain avait un accident de santé. Les Etats-Unis sont tout de même l’unique démocratie au monde où plusieurs de ses présidents (élus et adulés par le peuple) ont été victimes d’attentats souvent mortels, et remplacés par un politicien sans charisme, non élu, mais bien au courant des dossiers [1]. C’est pourquoi, il est important de surveiller attentivement le nom du vice-président surtout quand il a le don de chuchoter une vérité admise au niveau des directions des partis.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

L’annonce des « forces irakiennes du réveil » :
- Décodages : L’Iran serait lié à Al Qaeda Irak
- (28 FÉVRIER 2008)

Sur le terrain :
- Irak-Iran : Les mollahs s’intéressent au « nord de Bagdad »
- (8 octobre 2007)

McCain n’est pas seulement un gaffeur :
- Iran : McCain prépare un deal en douce avec Téhéran !
- (13 MARS 2008)

| Mots Clefs | Enjeux : Garanties Régionales de Sécurité : le DEAL US |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : USA |

| Mots Clefs | Décideurs : Les Démocrates US |

| Mots Clefs | Terrorismes : Ingérence des mollahs en Irak |

| Recherche Par Mots Clefs : Al Qaïda | Al Qaeda |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : IRAK |

| Mots Clefs | Auteurs & Textes : selon Reuters |

[1Les Etats-Unis sont tout de même l’unique démocratie au monde où plusieurs de ses présidents (élus et adulés par le peuple) ont été victimes d’attentats souvent mortels, et remplacés par un technocrate sans charisme, non élu, mais bien au courant des dossiers !
John F.Kennedy | tué et remplacé par Lyndon Johnson (ex-président de la sous-commission à la préparation militaire). Le président Johnson renforcera constamment l’effort de guerre au Vietnam de 1965 à 1968...
Gerald Ford | deux attentats ratés – Vice Président : Nelson Rockfeller, l’un des fondateurs du Council on Foreign Relations !

Ronald Reagan | attentat raté – Vice Président : George Bush père, ex-patron de la CIA...
Joli sujet de livre !