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Iran : la Chine adoptera une nouvelle résolution, mais…
02.03.2008

Alors que le Conseil de sécurité s’apprête à adopter une troisième résolution à l’encontre de l’entêtement nucléaire des mollahs, la chine vient de faire une déclaration de la plus haute importance. En effet, elle estime que les mesures prises envers l’Iran ne doivent pas nuire à sa coopération commerciale et économique normale avec d’autres états.



Sans détour, cela veut dire que la Chine refuse d’être sanctionnée dans ses relations commerciales avec l’Iran. Or, conformément aux deux résolutions onusiennes en vigueur, il n’existe aucune sanction onusienne qui stipulerait des mesures hostiles à une coopération commerciale et économique normale avec l’Iran. Mais les Américains imposent unilatéralement des sanctions bancaires aux pays qui continuent de faire des affaires avec l’Iran et les menacent de boycotter leurs produits chez eux. La Chine qui a subi cette pression au point de réduire ses activités bancaires avec l’Iran vient donc de se déclarer en désaccord avec ce procédé.

Or, il faut se remémorer que les Américains avaient obtenu le ralliement de la Chine à l’adoption d’une nouvelle résolution en lui accordant les concessions qu’elle demandait. Ce n’est qu’après avoir accepté le consensus concocté par Washington que Pékin a compris son erreur. Washington ne cherchait pas de nouvelles sanctions onusiennes, mais uniquement une approbation onusienne de ses propres sanctions parallèles aux mesures onusiennes (afin de monopoliser la gestion de la crise). Par cette dernière déclaration de son ministère des affaires étrangères, la Chine tente d’invalider la tentative américaine de monopoliser la gestion de la crise.

La Chine adoptera probablement une nouvelle résolution, mais pour elle, cette résolution ne saurait être synonyme d’une approbation onusienne des sanctions bancaires mises en place par les Etats-Unis depuis le début de l’année 2007. Les Chinois ont du bien cogiter avant de trouver la bonne formule pour désactiver le piège américain qui consiste à sanctionner lourdement l’investissement en Iran tout en proposant par des canaux privés des offres d’entente à Téhéran.

Par cette déclaration officielle, appuyée par la signature d’un important contrat gazier, suivie d’une nouvelle résolution adoptée au Conseil de Sécurité, Beijing conteste la politique américaine et rend la gestion de la crise multipolaire, se posant ainsi comme un acteur majeur de la crise. Nous sommes dans une configuration de guerre froide.

En insistant lourdement pour appliquer le projet Arc de Crise [1], Washington a relancé la guerre froide d’abord avec la Russie et maintenant avec la Chine.

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| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Chine |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : USA |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées (américaines) en cours d’application |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions (du Conseil de Sécurité) |

[1Le projet initial de l’Arc de Crise (Crescent of Crisis) | Diviser le Moyen-Orient en mini républiques islamiques ou ethniques selon le vieux plan établi par Bernard Lewis, Huntington et Zbignew Brzezinski. Le projet initial de l’Arc de Crise (Crescent of Crisis) avait pour objectif de pulvériser la Russie soviétique grâce à l’islamisation de l’Asie Centrale. Le Grand Moyen-Orient démocratique reste sur la même ligne et cette fois inclut la Chine ou l’Inde dans ses cibles potentielles. Mais il semble que les concepteurs « géniaux » de ce plan de réactions en chaîne qui devaient désorganiser le Moyen-Orient pour justifier la présence américaine dans les eaux du Golfe Persique n’avaient pas prévu la création d’un terrorisme islamique qui leur serait exclusivement hostile. Pour en savoir plus sur Brzezinski, le concepteur du projet ! |