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Iran – sanctions : vers le plan B !
27.02.2008

Les cinq principaux membres du Conseil de sécurité plus l’Allemagne se retrouvent à nouveau en position d’infliger une nouvelle résolution à l’Iran. Les russes et chinois ne souhaitent pas infliger de nouvelles sanctions contre Téhéran, les français, les allemands et les britanniques ont des intérêts dans ce pays et finalement les américains souhaitent conclure une entente avec l’Iran et pour cette raison, ils ne souhaitent pas que le Conseil de Sécurité puisse jouer un rôle prépondérant dans le processus. Pour diverses raisons commerciales ou géopolitiques, chacun souhaite retarder le processus par divers moyens : nouvelles menaces plus sévères ou divergences entre membres du Conseil de Sécurité.



Nouvelles menaces de sanctions plus sévères : Pour empêcher une nouvelle résolution, on essaie de faire peur aux mollahs en évoquant la possibilité de nouvelles sanctions très sévères qui ne figuraient pas dans les premiers textes de la nouvelle résolution. La raison de cette sévérité ? Selon les britanniques, « certains documents présentés lundi au Conseil des Gouverneurs de l’AIEA auraient montré que l’Iran pourrait avoir poursuivi des travaux en vue de la construction d’armes nucléaires après 2003 ! » Fichtre ! Tout est doublement au conditionnel, c’est un peu trop pour des preuves, mais parfait pour laisser entendre que l’on pourrait endurcir sa position.

Cependant, un flou artistique savamment calculé entoure la date de découverte de ces documents qui auraient échappé aux services américains auteurs d’un rapport qui en décembre 2007 avait fixé la fin des recherches militaires nucléaires iraniennes en 2003. Ce flou est indispensable pour ne pas remettre en cause ce rapport qui a redéfini l’urgence et le timing du dossier iranien : plus d’urgence signifierait une plus grande implication du Conseil de Sécurité ce que ne veut pas Washington. Ces documents risquent de ne pas être très exploitables dans le cadre de la lente guerre d’usure économique que l’Amérique veut mener contre l’Iran. Il lui reste un plan B : bloquer ou retarder l’adoption d’une nouvelle résolution par un de ses alliés ! La France ? La Grande-Bretagne ? L’Allemagne ? Non, la Libye !

Actuellement, la Libye fait partie des membres non permanents des Quinze du Conseil de sécurité et Le représentant libyen au Conseil de sécurité a déclaré lundi douter que son gouvernement soutienne de nouvelles sanctions contre l’Iran (il votera non ou s’abstiendra). C’est bizarre, les libyens n’auraient-ils pas vu ces fameux documents sur les travaux nucléaires militaires iraniens ?

Tripoli qui est entré dans les grâces de Washington rend un grand service à son allié américain en jouant le rôle de l’agitateur incontrôlable. C’est un rôle sur mesure pour ce cher colonel qui trouve la vie bien ennuyeuse depuis qu’il est devenu fréquentable. Tout le monde y gagne : d’autres membres non permanents du conseil pourraient se laisser tenter, ce qui ne manquera pas d’affaiblir la condition de l’unanimité exigée par la France (un autre ami du turbulent colonel).

En l’absence d’une unanimité, il faudra plancher sur un nouveau texte ou se contenter de s’en passer, le processus sera retardé ou affaibli, mais toujours en vigueur. L’existence d’un processus onusien est tout ce qui importe aux Etats-Unis : leurs propres sanctions demeurent justifiées.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions (du Conseil de Sécurité) |

| Mots Clefs | Pays : Grande-Bretagne |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : USA |

| Mots Clefs | Décideurs : Les Infréquentables ! |