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Russie : L’Arabie Saoudite ne peut pas remplacer l’Iran comme partenaire stratégique
16.02.2008

Selon le quotidien russe Kommersant, proche de Poutine, le chef de la diplomatie saoudienne, Saoud al Fayçal, a essayé de convaincre la Russie qu’un renforcement de l’Iran pourrait sérieusement déstabiliser la situation au Proche-Orient. En échange d’un gel des contacts russo-iraniens, Riyad promet de procéder à des achats massifs d’armement russe et de porter le volume des échanges bilatéraux par 200 d’ici cinq ans



En 2006, les échanges commerciaux russo-saoudiens atteignaient à peine 250 millions de dollars, Ryiad évoque un volume de 50 milliards de dollars d’ici cinq ans. En 2008, les saoudiens affirment vouloir acheter plus de cent véhicules de combat BMP-3 (200 millions de dollars), 150 chars T-90C (600 millions de dollars) et 161 hélicoptères de type Mi-17, Mi-35 et Mi-26 (1,6 milliard de dollars – en cours de négociations). Ils seraient même partant pour créer un système unifié de défense antiaérienne et proposent d’acheter la quasi-totalité des types de produits de ce genre, des missiles sol-air portables et missiles sol-air Pantsyr jusqu’aux missiles longue portée S-400 !

On ne peut s’empêcher de voir derrière cette offre une volonté des américains, car au moment où la Chine s’opposait à une nouvelle résolution contre Téhéran, ces mêmes généreux saoudiens proposaient aux chinois de remplacer l’approvisionnement pétrolier chinois en Iran, si l’empire du milieu renonçait à ses relations avec les mollahs.

Bien que 50 milliards de dollars soient bien alléchants, l’intérêt porté par la Russie à l’Iran n’est pas d’ordre économique mais d’ordre stratégique et géopolitique. Le territoire iranien a des attraits uniques : l’Iran est riverain de la Caspienne et aide les russes à bloquer l’accès de l’Asie Centrale via ce lac. Les mollahs livrent également des armes aux talibans pour empêcher la pacification du couloir afghan vers l’Asie Centrale. La Russie doit impérativement contrôler l’accès à l’Asie Centrale pour rester le principal fournisseur de gaz pour l’Europe.

En renonçant à l’Iran, la Russie renoncerait à ses revenus gaziers. De plus, les mollahs contrôlent de nombreux groupes terroristes susceptibles de créer le désordre et remettre en cause l’hégémonie américaine dans l’ensemble des régions pétrolières qui intéressent les Etats-Unis comme par exemple le Caucase, autre couloir d’accès possible vers l’Asie Centrale. Les russes comptent également sur la fidélité des mollahs pour malmener les troupes américaines en Irak, autre concurrent de la Russie comme fournisseur d’énergie à l’Europe. La Russie pourrait même livrer gratuitement des armes aux mollahs s’il le fallait.

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Pour en savoir + sur l’Alliance IRAN-RUSSIE :
- La Russie ne veut pas renoncer à l’Iran
- (12 FÉVRIER 2007)

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