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Europe : La Russie avance ses pions en Ukraine
14.02.2008

Téhéran a annoncé hier son intention de participer à un projet de gazoduc qui contournerait la Russie pour acheminer du gaz vers l’Europe via l’Ukraine. A peine 24 heures après cette annonce, la Russie est parvenue à signer un contrat qui prend le contrôle de 50% des réseaux de distribution de gaz en Ukraine.



Depuis quelques jours, Gazprom menaçait de cesser à partir de 15H00 GMT mardi ses livraisons de gaz russe vers l’Ukraine en raison de soi-disant contentieux sur des arriérés de dettes. L’Ukraine a cédé au chantage et accepté de signer un nouvel accord entre du géant gazier russe Gazprom et groupe public ukrainien Naftogaz.

En 2006, après un chantage sur un autre soi-disant contentieux sur des arriérés de dettes, Gazprom avait signé un accord avec deux hommes d’affaires ukrainiens pour créer la société RosUkrEnergo. Cette fois, à l’issue de ce même genre de chantage, Poutine et Gazprom ont éliminé ces deux intermédiaires privés et la très opaque RosUkrEnergo (désormais qualifiés de corrompus) afin de les remplacer par un nouveau joint-venture entre deux compagnies d’Etat : la russe Gazprom et le groupe public ukrainien Naftogaz. L’accord a été signé entre Vladimir Poutine et le président ukrainien Viktor Iouchtchenko.

Gazprom et Naftogaz détiendront aussi à part égales une nouvelle compagnie de distribution de gaz sur le marché intérieur ukrainien, a précisé le PDG de Gazprom Alexeï Miller. La Russie a ainsi réussi à s’implanter en Ukraine et à prendre le contrôle du réseau de distribution de gaz en ce pays à la hauteur de 50%. Cette opération pourrait remettre en cause tous les futurs projets de pipelines européens qui doivent transiter par l’Ukraine dont le White Stream.

Cet accord provoque d’ores déjà une polémique en Ukraine car la nouvelle Premier Ministre Ioulia Timochenko soupçonne Viktor Iouchtchenko le président ukrainien (pourtant réputé anti-russe) d’avoir provoqué une crise gazière par des exigences irréalistes pour aboutir à cet accord très adapté à lla politique énergétique russe. Rappelons que cette politique consiste à prendre le contrôler des pipelines qui pourraient desservir le marché européen. Timochenko estime également que les russes ont vite fait de supprimer l’accord de 2006 et la précédente joint-venture pour dissimuler « des sommes énormes (de 1,5 milliard de dollars) qui sont restées dans l’ombre sans arriver sur les comptes de Naftogaz ».

Timochenko a sans doute raison. En Iran, en 1953, le Premier Ministre Mossadegh, encouragé par les américains et leur soutien financier, avait refusé toutes les offres intermédiaires faites par les britanniques, ce qui avait déclenché un embargo total sur le pétrole iranien et forcé ses successeurs à accepter le dictat des anglo-américains.

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| Mots Clefs | Enjeux : Offensive énergétique Russe |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : RUSSIE |

| Mots Clefs | Enjeux : Gazoduc, Oléoduc & pipelines |

| Mots Clefs | Pays : Europe (UE, UE3, union européenne) |