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Iran : L’enrichissement au service de ses intérêts nationaux
31.01.2008

Au cours d’une interview avec « YOMIURI » le plus important quotidien nippon, Abbas Aragh-tchi, ex-vice-ministre des affaires étrangères d’Ahmadinejad et nouvel ambassadeur des mollahs au Japon, a affirmé que l’Iran n’accepterait jamais la suspension de l’enrichissement d’uranium. Au même moment à Téhéran, Ahmadinejad aussi a rejeté cette demande permanente du Conseil de Sécurité.



Ces déclarations interviennent au surlendemain de la livraison par la Russie de tout le combustible dont le pays aurait besoin pour faire fonctionner son unique et future centrale nucléaire pour une durée de 18 mois. De plus d’un point de vue scientifique, seul le constructeur du réacteur peut produire un combustible sur mesure pour sa machine.

Téhéran n’a donc plus de justification plausible pour le maintien de son programme nucléaire, sauf pour obtenir des compensations géopolitiques (l’immunité politique pour le Hezbollah) en échange de son abandon (c’est un chantage). Il s’agit d’un point incontournable de la politique étrangère des mollahs (politique entièrement fondée sur le chantage).

C’est pourquoi, les différents agents du régime insistent sur la nécessité du maintien d’un programme nucléaire scientifiquement illogique mais médiatiquement anxiogène. Pour justifier ce maintien qui est de nature politique et même géopolitique toutes sortes de prétextes sont bons, au point que harcelés par les questions des journalistes, les agents du régime se contredisent par rapport à des précédentes déclarations.

Ainsi dans l’interview avec « YOMIURI » (à ne pas confondre avec Jomhuri), Abbas Aragh-tchi a prétendu que ce maintien ne posait aucun problème car El Baradei lui-même avait reconnu la transparence du programme nucléaire iranien. Mis à part que l’affirmation est fausse et qu’il n’existe aucune déclaration de cette nature même chez El Baradei, maître en art des formulations ambiguës ; Aragh-tchi se contredit par rapport à une récente déclaration.

Au cours d’un entretien accordé au quotidien « Le Monde » en novembre 2007, l’ex-vice-ministre des affaires étrangères d’Ahmadinejad évoquait « des questions à clarifier » sur le dossier nucléaire ! Au cours de cette même interview, il affirmait également que le régime des mollahs décidait de sa politique nucléaire selon ses intérêts nationaux .

Les déclarations des agents du régime préposés à l’application de cette politique de chantage vacillent entre des promesses de modération ou des menaces implicites. Dans l’entretien au Monde, vous pouvez voir un échantillon assez complet de ce langage très particulier où Aragh-tchi parle d’une promesse de coopération avec l’AIEA et évoque la possibilité du déclenchement d’une nouvelle guerre civile au Liban...

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