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Iran : Quand la Banque Centrale manipule les chiffres de la dette extérieure
21.01.2008

Depuis l’été 2006, la Banque Centrale iranienne rechigne à rendre publique les chiffres de l’économie iranienne et les diffuse de manière à créer la confusion. Ainsi, elle publie à coups de grande publicité la situation de ses réserves sans préciser le montant de la dette. C’est ainsi qu’avec beaucoup de retard, elle vient de publier le montant de la dette iranienne à la fin du sixième mois de l’année fiscale iranienne. Ce chiffre datant d’il y a 5 mois reconnaît une dette de 23 milliards 980 millions de dollars (10,352 M$ à court terme et 13,628 à moyen ou long terme). | Décodage d’une publication suspecte |



Réalités des dettes iraniennes | Il est fort à parier que ce déficit a été adouci pour minimiser la banqueroute économique du régime : l’année précédente, à la même période, la dette iranienne nette (moins les réserves) était déjà de 30 milliards de dollars. En plus, la dette de l’année en cours s’ajoutera au résultat final de l’année précédente qui reste à ce jour inconnu (-60 milliards de dollars ?). Il est fort probable que le montant réel de la dette iranienne sur ces deux années puisse avoisiner les 120 milliards de dollars.

Par ailleurs, d’une année à l’autre, les mollahs oublient d’additionner les dettes qui pourtant s’accumulent. En 1989, Akbar Gharemani, un responsable de la Banque du Développement Islamique estimait à plus de 1500 milliards de dollars les dettes à long terme à l’Iran en se référant aux prêts accordés par cette banque au régime des mollahs.

Les mollahs vivent à crédit et le montant de leurs dettes à court ou à long terme reste inconnu et tabou : aucun des soi-disant économistes ou experts cités par Delphine Minoui n’est en mesure de nous donner des indications sur ce fléau qui hypothèque l’avenir des iraniens pour les décennies à venir. Cette année, le régime des mollahs risque même d’enregistrer une dette record notamment en raison des sanctions bancaires américaines à l’encontre des partenaires commerciaux de l’Iran qui n’investissent plus dans ce pays.

Publications suspectes de la Banque centrale et des ministères | Pour cacher cette baisse des investissements et la hausse des déficits et de l’inflation (40%), le régime des mollahs a saisi la balle au bond et décidé de faire porter le chapeau à l’interruption de livraison du gaz turkmène et les coupures de gaz des industries lourdes.

Selon un communiqué du ministère iranien des industries et des mines, ces coupures auraient fait perdre au pays 800 millions de dollars au cours de la semaine dernière en raison de 60 millions de dollars par jour.

Cette coupure de gaz semble être une aubaine pour les mollahs qui espèrent la rendre responsable d’autres déficits : actuellement le peuple iraniens se demande où passe l’argent du pétrole et le régime a du mal à expliquer que ses caisses sont vides malgré ses propres annonces sur des revenus pétroliers astronomiques.

En réalité, ces revenus n’existent pas : les mollahs ne vendent pas leur pétrole au prix du marché, mais ils font de la pré-vente (buy-back) au quart des prix du marché (20 $ par baril dans le dernier contrat avec la Chine).

De ce fait, leurs revenus réels sont nettement inférieurs aux revenus publiés dans la presse. A présent, le régime communique beaucoup sur le thème des « déficits provoqués par les coupures de gaz » afin de revoir le chiffre de ses revenus à la baisse.

C’est ainsi que le même ministère évoque une perte de 18 milliards de dollars dans le secteur pétrolier, perte qui serait due à une baisse de production (-200,000 barils) des puits qui auraient mal fonctionné sans injection de gaz (turkmène) ! Du grand n’importe quoi ! En plus, la perte est évidemment calculée sur la base des prix du marché (90 $) et non sur la base des prix pratiqués par les mollahs.

Mis à part ces publications ministérielles suspectes qui expliquent de manière simpliste les déficits actuels de l’économie iranienne, les iraniens resteront dans l’ignorance des pertes engendrées par la révolution qui a fait arrêter l’ensemble des industries iraniennes pour plus de 18 mois comme ils sont gardés dans l’ignorance sur l’état des dettes cumulées par ce régime depuis la révolution islamo-américaine de 1979.

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| Mots Clefs | Institutions : Politique Economique des mollahs |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application |

| Mots Clefs | Enjeux : Pétrole & Gaz |