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Iran : Chuchotages nucléaires irano-russes avant les sanctions
03.12.2007

Téhéran pourrait avoir à faire face à une nouvelle résolution, c’est du moins ce qu’affirme une source diplomatique française à l’issue d’une réunion à Paris des représentants des Six (5+1, les 5 membres permanents du Conseil de Sécurité plus l’Allemagne).



Le représentant chinois se serait montré très coopératif alors que celui de la Russie n’a pas pu assister à la réunion (son avion a été retenu par la neige à Montréal) et il a été remplacé par un expert qui ne possédait pas de mandat pour prendre des décisions au nom de Moscou. Un texte de compromis aurait été préparé par les 6-1 pour être soumis à l’approbation de chaque Etat avant de déboucher sur proposition qui serait débattue au Conseil de Sécurité. Il faut donc prévoir quelques semaines avant l’adoption d’une nouvelle résolution.

L’absence du représentant russe, pour mauvais temps, arrange les affaires de la Russie car ce pays est le principal allié stratégique des mollahs et n’a vraiment aucun intérêt de voir son allié sanctionné.

L’Iran est économiquement très affaibli par les sanctions bancaires américaines actuellement en cours d’application et plus de sanctions pourraient lui être fatales. Dans ce cas, les mollahs accepteront l’offre d’un deal avec les américains et laisseront tomber leur alliance avec la Russie. Cette dernière devra alors renoncer à cette alliance utile qui lui permet de se proposer comme l’unique territoire susceptible d’acheminer le gaz de l’Asie Centrale vers l’Europe. C’est toute la stratégie offensive de Gazprom qui s’effondrerait.

En résumé, la Russie doit préserver les mollahs de nouvelles sanctions tout en contribuant à faire durer la crise car dans le délai les mollahs fournissent des armes aux Talibans et aux djihadistes irakiens donc plus la crise dure et plus les Etats-Unis seront affaiblis. Les deux objectifs de la Russie sont d’éviter de nouvelles sanctions et en même temps de permettre à Téhéran de faire durer la crise. La seule et unique solution pour atteindre les deux objectifs est de demander le retour du dossier à l’AIEA !

C’est d’ailleurs ce que demande la Russie : que le dossier nucléaire iranien quitte le Conseil de Sécurité pour revenir à l’AIEA.

Retour à l’AIEA | Cette position est 100% conforme aux dernières déclarations des mollahs qui rejettent la légitimité du Conseil de Sécurité ainsi que ses résolutions et ses sanctions. Ils parlent d’ingérence politique du Conseil dans un contentieux qui serait purement technique de leur point de vue. Le retour à l’AIEA leur permettra d’engager le débat dans de nouveaux et interminables cycles d’inspections et de négociations ou encore de réinterprétation des clauses du Traité de Non Prolifération, prétextes à continuer leurs activités et à amplifier délibérément la crise.

D’ores et déjà, les Russes entendent préparer leurs arguments en coordination avec la partie iranienne. Saïd Jalili, chargé des négociations du dossier nucléaire iranien, a été convoqué à Moscou ce lundi afin de s’entretenir sur le programme nucléaire iranien avec de hauts représentant russes.

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