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Iran : Tout le monde veut bombarder Bouchehr
25.10.2007

Depuis quelques jours, nous assistons à une montée d’effervescence autour de la livraison du combustible nucléaire par la Russie à l’Iran pour sa centrale nucléaire de Bouchehr. Ehud Olmert s’est félicité que la Russie pourrait refuser cette livraison et John Bolton, l’ancien représentant de George Bush à l’ONU, a même évoqué un bombardement de Bouchehr qui n’est qu’une centrale électrique !



Il serait quand même judicieux que les journalistes de Haaretz qui ont publié les propos d’Olmert lui rappellent que Bouchehr ne pourra pas produire des bombes mais juste de l’électricité. Mais nos confrères israéliens ont laissé le Premier ministre se ridiculiser alors qu’il ne cherchait qu’à se persuader qu’il existe un front international uni pour contrer les mollahs.

Ce front n’existe pas et la décision Russe de ne pas livrer de combustible pour Bouchehr n’est en rien liée aux craintes israéliennes : en fait les Russes retardent délibérément l’achèvement de Bouchehr et ce retard est un moyen de pression sur Téhéran pour qu’il ne fausse pas compagnie à la Russie pour conclure une entente régionale avec les Etats-Unis.

Si Olmert a utilisé les retards de la livraison de combustible Russe pour s’auto persuader de l’existence d’un front uni contre les mollahs, John Bolton qui parle depuis longtemps de la nécessité absolue de raser toute capacité industrielle de ce pays a sauté sur l’occasion pour décréter qu’Olmert bombarderait sans doute Bouchehr si les Russes livraient le combustible !

« J’espère que la Russie ne fournira pas de combustible nucléaire à l’Iran. Si elle lui en livre quand même, il y aura un grand risque qu’Israël effectue une frappe contre Bouchehr et ce, avant même que ce combustible ne soit chargé dans le réacteur », a déclaré ce vieux Bolton qui semble devenir gaga de plaisir à l’idée que quelqu’un puisse bombarder notre pauvre Iran.

Le 30 septembre, il appelait les Etats-Unis à entreprendre une attaque militaire contre l’Iran. Début septembre, il recommandait la même chose, mi-août aussi, mais il évoquait toujours des coopérations entre les mollahs et les Nord Coréens.

Depuis cette date, les choses ont évolué : les Etats-Unis pourraient arriver à une entente avec la Corée du Nord, qu’à cela ne tienne, notre foufou de service a adapté ses arguments guerriers aux nouveaux succès de la diplomatie américaine. Désormais, selon lui, les mollahs auraient réussi à maîtriser totalement et sans l’aide des étrangers tout le processus de l’enrichissement nucléaire. Ces ajustements sont fréquents chez les experts en problèmes iraniens…

Le fait le plus grave est que ce même John Bolton travaille avec Kenneth Timmerman, qui l’avait proposé pour obtenir le prix Nobel de la Paix. Les deux chapeautent un groupe d’opposants iraniens qui se disent des patriotes. Mais nous n’avons entendu aucun de ces Chalabis made in Washington condamner avec force le bombardement d’un bien civil qui appartient à tous les iraniens. Il n’y a rien d’étonnant : ces opposants aidés par le tandem Timmerman-Bolton rêvent d’instaurer en Iran une république fédéraliste pour le faire exploser de l’intérieur en une multitude de mini-républiques islamiques ou ethniques [1], hostiles entre elles, qui à leur tour feraient exploser l’OPEP… pour le plus grand bonheur des compagnies pétrolières américaines !

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| Mots Clefs | Enjeux : Option militaire |

| Mots Clefs | Nucléaire : Equipements & Centrales (Bouchehr) |

| Mots Clefs | Décideurs : Dirigeants Israéliens |

[1Projet d’africanisation du Moyen-Orient | L’instabilité politique en Afrique n’a jamais empêché les grandes puissances d’y puiser les matières premières nécessaires à leur épanouissement industriel et économique, mais cette instabilité a miné définitivement l’essor du continent Africain et la création d’organismes comme l’OPEP qui auraient pu permettre aux pays producteurs de devenir les maîtres de leurs richesses. L’autre caractéristique du Grand Moyen-Orient démocratique est l’insistance de ses concepteurs sur « le libéralisme ». Il s’agissait non pas de créer des économies épanouissantes mais de s’opposer au nom du libéralisme à l’OPEP et à la notion de pétrole ou gaz nationalisé (cf. les origines pétrolières de la révolution iranienne) |