En fait, le jour même où Daniel Fried, le secrétaire d’Etat adjoint aux Affaires Européennes, adressait ce message aux Russes, Bush tentait un geste de modération envers Poutine, espérant que le maître du Kremlin allait saisir le message. Mais la réponse de Moscou fut sans équivoque : Poutine s’est rangé sur les points de vue de Téhéran et il a fait siens les discours enflammés des mollahs à propos de l’intervention américaine en Irak.

Aussitôt, Tom Casey, le porte-parole du département d’Etat, a sèchement contredit Daniel Fried en affirmant que les Etats-Unis n’entendaient pas modifier leur projet de bouclier antimissile en Europe, même si l’Iran suspendait son propre programme d’enrichissement de l’uranium.

La déclaration de Casey a fusé alors que Téhéran n’avait même pas eu le temps de réagir à l’offre de Daniel Fried. Le changement de position de Washington n’était donc pas lié à l’Iran, mais aux attaques anti-américaines de Poutine au cours d’une émission de questions-réponses diffusée sur les principales chaînes de télévision et stations de radio russes.

Washington a encore réagi le plus puérilement possible en se montrant très réactif aux provocations de Moscou. Washington est balladé comme un boxeur groggy par un adversaire qu’il avait sous-estimé. Dans ses conditions il ne faut s’attendte à un assouplissement de Téhéran surtout si Washington continue sa politique de yoyo versatile.

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