En vérité, le raid américain n’a pas eu lieu vaguement au « nord de Bagdad », mais dans une localité proche de Baqouba, le point de jonction des zones chiites, sunnites et Kurdes ! Le choix de la région démontre l’intérêt accordé par le régime des mollahs à l’intervention des Pasdaran chargés d’encadrer les miliciens djihadistes irakiens. Cet intérêt est d’ordre stratégique, Baqouba permet d’approvisionner les 3 zones (chiites, sunnites et Kurdes). Il serait intéressant de reconstituer le trajet d’arrivée de ces armes à Baqouba (qui ne se trouve pas à proximité de la frontière irano-irakienne).

En attendant, cet éclaircissement, il paraît évident que l’objectif de ces cellules surnommées « groupes spéciaux » est de contrôler des zones stratégiques d’où ils peuvent être au contact de toutes les communautés. Leur objectif n’est donc pas de réserver leurs services à une seule communauté. Le choix de l’emplacement de la base confirme les propos de Kouchner.

De plus, les méthodes des Pasdaran restent les mêmes : les miliciens Irakiens imitent les élèves Libanais des Pasdaran, le Hezbollah. Durant la guerre initiée par le Hezbollah pendant l’été 2006, les combattants de ce mouvement tiraient sur les chars ou les avions israéliens depuis des quartiers résidentiels en s’estimant protégés par les civils qui les entouraient. On a même assisté à des cas où les Hezbollahis se cachaient dans des hôpitaux ou orphelinats. Le cas se retrouve désormais en Irak.

C’est exactement le schéma reproduit à Baqouba, où les troupes au sol, chargées de la capture du commandant de la cellule liée au Pasdaran, ont été accueillis par des tirs nourris émanant de 4 maisons : les soldats ont demandé l’intervention d’un soutien aérien de bombardiers et d’hélicoptères qui ont détruit les maisons. Dans les décombres, les policiers irakiens ont retrouvé 17 morts et 40 blessés dont des vieillards, des femmes et des enfants.

L’armée américaine refuse d’endosser la responsabilité de ces morts en se contentant de déclarer que les forces de la coalition n’ouvraient le feu qu’en cas de menaces hostiles et prenaient toutes les précautions pour protéger les civils innocents. Une déclaration qui ne consolera pas les familles des victimes qui seront encadrées par les mollahs qui prêchent dans des mosquées liées à l’Iran. C’est ce qui rend ces djihadistes furtifs et leurs maîtres si puissants, ils provoquent des bavures et les exploitent comme le Hezbollah en a fait autant au Liban durant l’été 2006.

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