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Iran : Kouchner et les peshmergas !
21.09.2007

Nous avons assisté à une formidable semaine où Koucher a changé plusieurs fois de positions, passant de celui qui fait des projets d’attaques à celui qui fait des projets de voyages. Cette semaine était également formidable en raison des soutiens reçus par le ministre de la part des ceux que l’on peut qualifier de peshmergas !



Les peshmergas sont ces guerriers kurdes qui vont au devant de la mort et se sacrifient pour le reste de la troupe. Nos peshmergas sont les journalistes qui se sont succédés pour sauver le chef en danger.

Durant cette semaine, il ne s’est pas trouvé un journaliste de renom pour critiquer le mot de Kouchner, signaler la similitude avec la diplomatie chiraquienne dans ce refus permanent de reconnaître le terrorisme des mollahs. Il ne s’est pas trouvé un journaliste de renom pour mettre en exergue l’incohérence de ses propos militaires, la faiblesse de ses arguments ou encore sa diplomatie de crêpe suzette. C’est la mentalité des peshmergas, on ne discute pas : on y va !

Ainsi nous avons eu droit aux commentaires de Heisbourg qui affirmait ce lundi que Kouchner avait rompu avec la tradition Chiraquienne, oubliant les menaces formulées par Chirac à 2 reprises, le 20 Janvier 2006 et puis le 29 Janvier 2007. Puis il y a eu le chat le Monde avec Natalie Nougayrède, peshmerga itinérante du Quai d’Orsay, qui a expliqué le retournement de Kouchner aux lecteurs du Monde dans un chat qui semblait un peu court et expurgé.

Il ne faut également oublier Alain Barluet du Figaro, qui, au lendemain du mot de Kouchner, écrivait que ces paroles n’étaient pas dites au hasard, mais en interviewant Kouchner deux jours après, il oubliait ses propres opinions. C’est la mentalité des peshmergas, on ne discute pas : on y va !

Mais un peshmerga peut en cacher un autre ! En réalité, le titre du peshmerga de la semaine ne va pas à un de ces « journalistes » mais au ministre lui-même qui est allé tâter le terrain à la place de celui dont la politique étrangère est le domaine réservé.

L’affaire des infirmières Bulgares a démontré que le Président ne comptait pas délaisser ce domaine réservé à des sublaternes, mais au cours de cette semaine très Rock & Roll, nous n’avons guère entendu Sarkozy. Il avait envoyé son peshmerga en reconnaissance de terrain. Il est certain qu’il gardera un si bon peshmerga même en cas d’un remaniement.

Il serait tellement plus amusant de faire de la diplomatie en fonction de la géopolitique au lieu de jouer les peshmergas et se faire ridiculiser par une bande de mollahs peu respectables. Mais la prestation télévisuelle du Président, installé dans ses nouveaux meubles, nous a confirmé la tendance.

Sarkozy n’a fait aucun choix précis parmi les multiples options que lui a présenté son ministre des affaires étrangères à propos de l’Iran. Le président à vite changé de sujet alors qu’il avait longuement parlé des sujets moins graves : il n’a sans doute plus une idée précise de la marche à suivre après les bourdes à répétition de Kouchner, qui a tenté des ouvertures pour imiter son chef. En l’absence d’un choix qui ne serait pas un échec médiatique pour lui-même, Nicolas Sarkozy reste en retrait et laisse encore faire son peshmerga.

On ne peut pas appliquer aux affaires étrangères les bonnes recettes de la politique intérieure. La diplomatie est indissociable de l’étude très précise de tous les enjeux des acteurs de la crise. Selon une formule désormais connue, « un peu de méthode ne nuit pas à la solution d’un problème ».

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Tous les enjeux géopolitiques de la « crise iranienne » :
- Iran : Etat des lieux de la crise nucléaire iranienne
- (17 septembre 2007)

La France peut adopter une troisième voie :
- Lettre au futur ministre des Affaires Etrangères de Nicolas Sarkozy
- (15 Mai 2007)

| Mots Clefs | Décideurs : Kouchner |

| Mots Clefs | Décideurs : Sarkozy |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : France |

| Mots Clefs | Auteurs & Textes : Journalistes et média Français |

| Mots Clefs | Nucléaire 2 : Quai d’Orsay |