Ces déclarations avec la référence à Hitler, « condamné (à tort) par les Américains », sont bien sûr préméditées, comme la référence à Saddam. On y lit un éloge indirect du champion du pouvoir des arabes sunnites. Ce même Saddam qui a eu les mots les plus ignobles au sujet des iraniens et qui a détruit l’Iran de fond en comble.

Ali Khamenei a aussi accusé les États-Unis d’avoir envahi l’Irak en 2003 pour mettre en oeuvre un plan au Moyen-Orient « basé autour » des intérêts d’Israël… Ce grand déploiement des tous les thèmes populaires de la Rue Arabe est l’expression d’un malaise qu’aucun observateur occidental ne détecte.

Après avoir exposé les faits, le vieux mollah rusé a également affirmé qu’aujourd’hui, pour toutes ces raisons, les Américains étaient unanimement condamnés par l’opinion publique des nations islamiques… Même si ses déclarations coïncident avec des sondages publiés, la Rue Arabe reconnaît également dans le régime des mollahs un instigateur de la haine entre les musulmans et des carnages en Irak.

Ces déclarations de Khamenei sont donc à replacer dans ce contexte très particulier des reproches faits au régime des mollahs et à ses protégés. En ce premier vendredi du Ramadan, le chef autoproclamé des chiites du monde cherchait à se débarrasser des soupçons qui pèsent sur le régime des mollahs et il n’a trouvé meilleurs bouc-émissaires que Bush et les intérêts d’Israël.

Au lieu de s’excuser auprès des musulmans et promettre de cesser son ingérence en Irak, il a tout rejeté sur Israël et sur Bush… En vieux prêcheur expérimenté, il a capté son public principal, c’est-à-dire la Rue Arabe, en la laissant rêver avec l’idée irréalisable d’un tribunal pour juger et sans doute pendre George Bush.

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