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Iran : L’OPEP ne veut pas être instrumentalisée par Washington
10.09.2007

L’OPEP doit-elle augmenter sa production ? Telle était la question qui a occupé les pensées de tous les acteurs de la crise nucléaire iranienne.



En janvier 2007, le régime des mollahs, qui avait cherché à obtenir une diminution de la production, a revu ses prétentions à la baisse et depuis fin juillet, il ne demande plus qu’un statu quo. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) qui représente les intérêts énergétiques des pays industrialisés (favorables à des sanctions contre l’Iran), a appelé l’OPEP à augmenter sa production de 2,5 mb/j de plus pour le quatrième trimestre et d’un autre million de baril quotidiens en 2007, officiellement pour faire face à une plus forte demande à l’orée de l’hiver.

Or, les 2,5 millions de barils supplémentaires correspondent au volume actuellement produit par l’Iran. La raison officielle avancée par l’AIE est donc parue un peu suspecte et l’OPEP s’est retrouvée embarquée dans les préparations pour des mesures d’embargo anti-iraniennes. Pour appuyer l’AIE dans sa demande, les Etats-Unis ont également annoncé une baisse de leurs stocks de brut et d’essence plus forte que prévue...

Cette situation est loin de convenir aux pays membres de l’OPEP et plus particulièrement aux pétromonarchies du Golfe Persique qui craignent des représailles terroristes du régime des mollahs. A la veille de la réunion du 11 septembre, Mohammed bin Dhaen Al-Hamli, ministre du Pétrole des Emirats arabes unis et actuel président de l’OPEP, a estimé que le marché pétrolier était « tout à fait équilibré » et qu’« il n’y avait aucune pénurie de quelque sorte que ce soit ». Et pour faire taire ceux qui s’inquiètent que le baril avoisine les 77$, Al-Hamli a également rappelé que « les prix réels [hors inflation] étaient assez proches de ce qu’ils étaient dans les années 1970 ».

La direction de l’OPEP tempère afin de céder le moins possible aux demandes occidentales qui lui semblent très politisées : la direction de l’OPEP doit trouver un compromis pour satisfaire ses clients sans susciter la colère des mollahs.

Concrètement, l’attentisme apeuré de l’OPEP retarde la possibilité des sanctions pétrolières et accorde un long délai supplémentaire aux mollahs (l’ONU n’adoptera pas d’embargo pétrolier pendant l’hiver). Les mollahs ne manqueront pas de crier fort qu’ils ont réussi à convaincre l’OPEP de ne pas augmenter sa production. Pas étonnant de les voir claironner ces jours-ci...

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| Mots Clefs | Enjeux : OPEP |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Golfe Persique |