Les mollahs ont besoin de cette centrale afin de justifier leurs activités d’enrichissment (production du combustible nucléaire pour la centrale) et les Russes tardent à leur livrer ce bien précieux car après la livraison, les mollahs seraient beaucoup moins dépendants d’eux et pourraient envisager une semi-entente avec les Américains. C’est la hantise des Russes. Ces derniers doivent à la fois choyer les mollahs mais aussi les tenir.

Les Russes agissent ainsi car ils ont un besoin vital d’avoir les mollahs dans leur giron : ces derniers sont les arbitres du chaos dans la région et arrivent à désorganiser les troupes américaines en Irak et en Afghanistan, deux territoires qui intéressent les Russes. L’Afghanistan est le corridor d’accès à l’Asie Centrale et pour la Russie, il ne doit jamais devenir pro-américain et l’Irak est vu comme une future Russie donnant sur le Golfe Persique. C’est pourquoi les Russes soutiennent toutes les inititatives des mollahs et empêchent l’adoption de nouvelles résolutions contre le régime des mollahs.

Dans ce chassé-croisé, chacun est tenu de tenir l’autre par des menaces. Les Russes menacent de retarder la livraison de Bouchehr et les mollahs menacent de chercher « d’autres candidats » pour achever sa construction, mais sans offusquer leur grand protecteur au Conseil de Sécurité.

C’est pourquoi, cette semi-menace de chercher « d’autres candidats » a été formulée par un sous-fifre inconnu, un certain Ali Akbar Jawanfekr, conseiller d’Ahmadinejad, et non pas un des ténors du régime comme -avec de réels pouvoir constitutionnels . L’auteur des propos a même modéré son intervention en précisant que « l’Iran souhaitait que le projet de la centrale de Bouchehr soit achevé à temps par la Russie » et il n’a bien sûr pas précisé quels étaient les pays candidats.

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