Iran : Affaire Esfandiari, un signe d’apaisement global 22.08.2007 L’universitaire irano-américaine Haleh Esfandiari, amie de la fille de Rafsandjani, détenue en Iran depuis le mois de mai pour des accusations d’espionnage, a été libérée sous caution. C’est un signe d’apaisement avec les Américains sur le plan intérieur, mais il n’est pas le seul. Les mollahs tentent également un apaisement avec les Américains sur le plan international. Apaisement intérieur | Esfandiari fait partie de ceux qui militent pour la normalisation des relations entre Téhéran et Washington. Sa libération est synonyme de la relance de mises en scène médiatiques iraniennes et américaines autour de son arrestation et de son action pour la normalisation des relations avec « l’Iran ». Elle va sans doute organiser une conférence de presse en Iran pour parler de sa détention : conférence qui est censée prouver que sous le régime des mollahs, on peut avoir une certaine liberté d’expression. Il est important de rappeler que cette femme n’a jamais critiqué la nature islamiste du régime des mollahs. Esfandiari a toujours milité pour une normalisation des relations irano-américaines sans remettre en cause l’application de la Charia en Iran. Il est certain que la VOA ou Voice of America, principale chaîne de Télévision américaine en persan accordera de nombreuses heures d’antenne à cette femme et à son action de normalisation des relations. En liberté, Esfandiari rappellera l’importance du processus de normalisation selon la solution américaine qui préconisait une transition douce de l’islamisme actuel vers un islam démocratique (et pro-américain). Ce processus n’est en rien dirigé contre l’Islam ou la charia. D’ailleurs, ce sera désormais la règle sur la Voix of America : il y est formellement interdit de critiquer l’Islam ou la Charia. Cette décision américaine est là pour faciliter la tâche aux partisans d’une entente avec les « mollahs modérés » mais néanmoins islamistes. Ce n’est pas le seul geste américain en faveur d’une réconciliation avec les mollahs. Les émules d’Esfandiari et autres partisans d’une normalisation des relations n’évoquent jamais les actes de terrorisme des mollahs ou leurs attentats. La normalisation sera l’effacement de leurs casiers (second geste américain en faveur du processus). Cette libération iranienne a lieu au moment précis où les Américains ont promis de classer les Pasdaran comme une organisation terroriste. Ceci signifie la réouverture du dossier de l’Amia et l’activation du mandat d’arrêt international pour crime contre l’humanité contre Rafsandjani ou autres pontifes du régime. À son tour, effrayé par les nouvelles sanctions et les possibles mandats d’arrêt, le régime joue la carte de l’apaisement pour donner une chance aux Américains qui ont préparé le terrain sur la VOA (pour le processus de normalisation des relations). Cependant la transition du régime des mollahs vers un régime normalisé n’est pas possible sans une entente préalable sur la région. Il faut d’abord que les mollahs et les Américains parviennent à une entente au sujet du rôle régional de l’Iran, au Liban et plus particulièrement en Irak avant de faire appel aux soi-disant dissidents pour une transition vers la démocratie islamique ! © WWW.IRAN-RESIST.ORG
The French Doctor a évoqué hier un retour de l’ONU en Irak : les casques bleus dont on connaît l’inefficacité face au Hezbollah seraient censées renforcer voire remplacer les troupes américaines. Quelques heures à peine après cette proposition hallucinante, le régime des mollahs réagissait par l’intermédiaire de son Hezbollah irakien, Moqtada Sadr. Ce dernier déclarait : « Je soutiendrai l’Onu en Irak si elle vient remplacer les occupants américains et britanniques ». Cette proposition ne conviendra pas aux Américains, mais elle existe. Les mollahs ont impliqué les Français dans leur jeu et les Français n’y ont vu que du feu. Contrairement à tous ceux qui avaient vu un alignement sur les Américains pour nous le voyage de Kouchner à Bagdad est à placer sous le signe d’un rapprochement entre Téhéran et Paris. La France joue sa propre carte dans la région, faisant alliance avec l’Etat dominant, le régime des mollahs, qui a en plus l’appui de deux autres membres permanents du Conseil de Sécurité, c’est-à-dire la Chine et la Russie. Ces deux dernières aussi voudront leur part du marché irakien. La « solution Libanaise des mollahs pour l’Irak » sera difficile à esquiver pour les Américains. Et l’appui de Téhéran à cette solution téléphonée aura sans doute une incidence sur la décision américaine de classer les Pasdaran comme organisation terroriste. Tout dépend de l’accueil réservé par les Américains à cette offre empoisonnée d’apaisement (formulée par Kouchner) qui fleure bon un Statu quo à la Libanaise en Irak. Si les Américains acceptaient : ils admettraient le rôle régional des mollahs et de ses alliés Russes et Chinois… La France cherchera également à retrouver quelques marchés perdus comme celui des produits pharmaceutiques, tout en se mettant à l’abri d’une perte de ses intérêts pétroliers en Iran. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
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