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Kouchner à Bagdad joue la carte de l’Iran !
21.08.2007

Le ministre des Affaires étrangères français Bernard Kouchner, en visite officielle à Bagdad, a déclaré que Paris était prêt à jouer un rôle en Irak mais seulement après avoir écouté des représentants de toutes les communautés ethniques et religieuses. Il avait fait de même au Liban : il avait écouté les représentants de toutes les communautés et finalement il avait décrété que les problèmes devaient être résolus par ces communautés sans prendre en compte l’ingérence étrangère du régime des mollahs. Il vient de refaire le coup à Bagdad.



Bernard Kouchner a manqué d’imagination à Bagdad en reproduisant à l’identique son discours du Liban. Dans ce pays, le discours Français convenait parfaitement aux Américains qui désirent maintenir un composant chiite minoritaire mais puissant (le Hezbollah). Mais en Irak le problème est très différent puisque les chiites sont déjà numériquement majoritaires, mais se montrent peu coopératifs avec les libérateurs américains, sans parler de Moqtada Sadr ou encore des mollahs chiites iraniens qui financent la guerre d’Al Qaeda en Irak. En jouant la carte chiite, la France a voulu dépasser les Etats-Unis.

Lors d’une conférence de presse commune avec son homologue irakien Hochiar Zebari, Kouchner déclaré : « Nous devons maintenant affronter la réalité, en prenant en compte la position américaine, mais nous avons affaire à un problème irakien qui doit être résolu par les Irakiens ». En d’autres termes, comme dans le cas Libanais, la diplomatie française fait toujours semblant d’ignorer que certaines communautés irakiennes sont sous l’emprise de Téhéran et la France accorde le même poids politique à l’ensemble des communautés : elle fausse ainsi le jeu en faveur de Téhéran qui peut agir en toute impunité sans craindre que l’on divulgue son rôle terroriste aussi bien au Liban qu’en Irak. Sous des dehors courageux, Kouchner reconduit la politique habituelle du Quai d’Orsay.

Autre point d’allégence envers Téhéran, Kouchner a souligné qu’il n’existait pas de solution militaire en Irak et qu’une issue devait émerger sur le plan politique. La guerre en cours en Irak a lieu entre les Etats-Unis et divers groupes armés et financés par Téhéran : ce que propose Kouchner est une entente politique avec... le régime des mollahs !

Dans un premier temps, Kouchner appelle à une entente avec les mollahs et ensuite ce cher docteur recommande de confier le pays aux alliés locaux des mollahs que sont les Chiites et les Kurdes ! Il y a une parfaite logique dans cette attitude française : la France veut revenir en Irak sans pour autant perdre ses intérêts en Iran. La France marche à nouveau sur les platebandes des Etats-Unis.

Les Américains ont envahi l’Irak pour y façonner un Etat Chiite qui satisferait leurs intérêts stratégiques régionaux. La France, qui avait tout misé sur Saddam -le boureau des chiites-, s’était opposée à cette guerre car elle savait qu’elle y perdrait ses propres intérêts économiques.

Il y a toujours les mêmes intérêts en jeu : d’un côté la nécessité pour les Etats-Unis d’avoir des alliés chiites dans la région afin de contenir leurs alliés sunnites et de l’autre côté, il y a la France et ses intérêts pétroliers. Ces deux types d’intérêts ne sont pas conciliables, mais ce n’est pas en faisant des courbettes devant les mollahs que les Français pourront revenir en Irak où pour l’instant les maîtres du jeu sont les Américains.

Si sur le plan théorique, Sarkozy aimerait être sur la même longueur d’onde que Bush, dans les cas concrets, les intérêts Français se heurtent toujours aux intérêts Américains : ceci reste vrai en Irak où la France a perdu beaucoup, et encore plus vrai pour le cas de l’Iran, où elle a énormément à perdre (en Iran, mais aussi au Liban, où les mollahs autorisent la France à jouer un certain rôle).

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La France s’approche de Téhéran :
- Iran : Le mystère Kouchner
- (30 juillet 2007)

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