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Iran : A propos des arrestations des « émeutes de l’essence »
07.07.2007

Le régime des mollahs ne reconnaît pas le délit d’opinion et emprisonne les contestataires politiques avec les droits communs. Mais il fait régulièrement des exceptions quand il s’agit de médiatiser certaines affaires afin de promouvoir la carrière d’opposants officiels de certains personnages. C’est ainsi que Sazgara, le fondateur des Pasdaran, a été lavé de tout soupçon de collaboration avec le régime et a pu infiltrer l’opposition en exil.



Autre exemple : un soi-disant syndicaliste torturé (Ossanlou) et en danger de mort a été autorisé à quitter le pays pour faire des conférences à Londres ! Il est arrivé discrètement à destination le 17 juin. Le procédé d’emprisonnement de complaisance est appliqué pour assurer les intérêts du régime.

Le dernier exemple de ce type d’emprisonnement est l’arrestation de 80 personnes pour leur implication présumée dans la mise à sac de stations-service lors d’émeutes liées au rationnement de l’essence. Le régime désire donner de la publicité à ces soi-disant arrestations : il en parle et les correspondants étrangers en poste en Iran transmettent l’info sans y apporter aucune nuance.

Car il est vrai qu’il n’existe aucune image de ces soi-disant émeutes en-dehors des quelques images réalisées (par tous les photographes iraniens, français et américains) sur un seul site à Téhéran. Par ailleurs, nous vous avons signalé l’absence d’images vidéos de ces attaques.

A présent, le régime prétend que les suspects détenus depuis mercredi dernier seront inculpés après visionnage des images des caméras de surveillance. Pourtant le régime n’a diffusé aucune image de cette nature dans les informations.

En réalité peu importent les invraisemblances, seul compte l’exploitation politique de l’affaire et comme toujours le régime a plusieurs filons à exploiter  : envoyer un message répressif au peuple et continuer la campagne de diabolisation d’Ahmadinejad afin de réhabiliter les réformateurs (qui sont censés être des modérés favorables à un apaisement dans le dossier nucléaire).

Ces efforts de diabolisation d’Ahmadinejad ont débuté en décembre 2006 à la veille de l’adoption de la première résolution du Conseil de Sécurité contre le régime des mollahs. Nous avons alors expliqué en détails les modalités de cette décision :

Le régime des mollahs veut changer d’image pour échapper à des sanctions onusiennes. Et il conserve dans son jeu les cartes des soi-disant conservateurs pour de temps en temps interrompre les négociations, puis les reprendre, puis les interrompre… Il en a été ainsi de 2003 à 2005, sous la présidence d’un réformateur. En réalité, le régime des mollahs veut reprendre l’initiative dans le jeu dilatoire des négociations, une initiative qui lui échappe actuellement. On devrait plutôt dire que Rafsandjani (patron du régime) veut reprendre les choses en main et surveiller de très près tous les mouvements intérieurs et extérieurs qui pourraient mettre ne péril sa personne et son pouvoir.

Mais le régime garde quand même Ahmadinejad comme joker. En effet, c’est le Conseil de Discernement qui valide le programme du gouvernement. Il en était ainsi pendant la présidence de Khatami et il en est de même maintenant. L’opposition entre Khatami et Rafsandjani était aussi factice que l’est l’opposition ou la guerre entre Rafsandjani et Ahmadinejad. Dans les deux cas, le président et sa couleur politique sont des joker pour donner une apparence pluraliste à une régime bâti sur le modèle mafieux. (Lire l’article d’où provient cet extrait)

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Pour en savoir + sur le sujet :
- Iran : Ahmadinejad et la « crise de l’essence »
- (6 juillet 2007)

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