Le général Rahim Safavi a ajouté : « l’existence même aujourd’hui des Pasdaran et des Bassidjis fait trembler les responsables Américains qui à présent implorent Téhéran d’entreprendre des négociations sur la sécurité de l’Irak. Aujourd’hui les Etats-Unis font face en Irak à un échec politique et stratégique ; pendant ces 4 années, les Etats-Unis ont dépensé en Irak 400 milliards de dollars et comme eux-mêmes l’ont annoncé ils ont eu 3.500 soldats tués et selon d’autres sources, plus de 5000 », a poursuivi ce milicien.

« La réputation et la crédibilité des USA sont aujourd’hui anéanties et ce pays n’est pas plus capable de garantir la sécurité du peuple irakien que celle de ses troupes », a-t-il souligné.

Le général a conclu : « ce discrédit et cet échec bruyant soufferts par les Américains, en Irak et ensuite en Afghanistan, démontrent qu’il n’est pas en leur pouvoir d’entamer une autre lutte et d’ouvrir un nouveau front. »

Tout d’abord, Rahim-Safavi s’attribue une partie du mérite de ceux qui ont vaincu les Américains en Irak ou en Afghanistan et il a raison, mais cet homme a un réel problème avec les chiffres : il est mathématiquement impossible que l’Iran ait 12 millions de Bassidjis.

Le Bassidj existe depuis 1980 et les recrues avaient entre 12 et 15 ans. Les autres étaient enrôlés directement dans les Pasdaran parce que l’âge de la majorité est de 15 ans depuis la révolution islamique. Le plus vieux des Bassidjis (s’il n’est pas mort au front), a aujourd’hui 42 ans.

Il y a en Iran exactement 13 à 14 millions d’hommes âgés de 18 à 42 ans. Dans cette tranche d’âge, il y a des étudiants, des commerçants, des fonctionaires, et aussi quelques 11 millions de défoncés des deux sexes qui seront proprement incapables de se battre, il y a également parmi eux des mutilés de guerre…

Finalement, il y a là un problème avec les chiffres du général-milicien : il y aurait plus de miliciens que d’habitants disponibles.

Ces annonces sur les effectifs des Bassidjis ne sont pas destinées à effrayer les américains mais les iraniens car la fonction de ces miliciens Bassidjis est le maintien de l’ordre contre les menaces intérieures. Il s’agit d’intimidation par diffusion d’informations sur une omnipuissance des Bassidjis. En vérité, la réalité est un peu moins terrible et les chiffres bien moins élevés (90,000 en temps plein et 300,000 réservistes).

Le Bassidj | L’entrée dans la milice ouvre les portes aux jeunes recrues d’origine modeste. Les miliciens reçoivent bourses d’études, aides pour ouvrir une échoppe et autres avantages en monnaies sonnantes et trébuchantes dans ce pays riche où 85 % de la population vit en dessous du Seuil de Pauvreté. Si le niveau du seuil de pauvreté est fixé à 400 dollars en moyenne en Iran, il est aujourd’hui à 500 dollars à Téhéran.

A titre d’exemple, les jeunes médecins n’arrivent guère à dépasser un salaire de 200 dollars par mois. Les loyers ont été multipliés par sept en l’espace de deux ans à Téhéran. Le niveau de la misère peut dépasser le seuil de la tolérance des plus démunis. C’est eux qui sont 12 millions d’hommes !  [1]

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