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Iran-missiles : Poutine veut tester Bush
08.06.2007

Vladimir Poutine a adopté un ton conciliant jeudi lors de sa rencontre bilatérale avec Bush en marge du sommet du G8 et a proposé à son homologue américain d’utiliser conjointement une puissante station radar construite en Azerbaïdjan pendant la période soviétique. Il s’agit d’un test car Bush ne peut pas accepter cet offre dans la mesure où le projet d’ABM a des visées stratégiques que les Etats-Unis refusent d’admettre ou d’assumer [1].



La station radar proposée par Poutine se trouve dans le nord de l’Azerbaïdjan et elle est l’une des plus puissantes au monde. Elle couvre l’ensemble de l’Océan Indien, le Proche-Orient et une grande partie de l’Afrique du Nord et détecte le moindre tir de missile à partir de ces zones (carte ci-dessous). Entrée en fonctionnement en 1985, la station de Qabala est toujours utilisée par l’armée russe, qui la loue aux Azerbaïdjanais.

Poutine a exposé les avantages offerts, selon lui, par l’utilisation de la station de l’Azerbaïdjan : « Nous pouvons faire cela automatiquement et donc le système global qui en découlera couvrira non seulement une partie de l’Europe mais l’Europe entière sans exception. » Il s’agit d’un contre argument logique pour prouver la mauvaise foi de son interlocuteur.

Déstabilisé par cette manœuvre, Stephen Hadley, conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, a évoqué une « proposition audacieuse », que les experts américains vont devoir examiner avec leurs homologues russes. Ce que Poutine a accepté en proposant à son ami « George » d’organiser des rencontres entre les experts russes et américains…

Désormais, Poutine mène le jeu et neutralise les arguments militaires avancés par l’administration Bush quant à l’absence d’aspects offensifs de son projet d’ABM. Si Bush avait essayé de se moquer de son adversaire en utilisant des expressions familières comme les « bouffées de chaleur »… Poutine lui rappelle qu’il a en face de lui un grand joueur d’échec qui bouge ses pièces avec précisions et qu’il ne faut pas se fier à ses colères feintes.

| Mots Clefs | Décideurs : Lavrov | Ivanov | Poutine |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : RUSSIE |

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[1Le Système ABM | Poutine affirme qu’il n’y a pas de justification au déploiement de ce système : il a à la fois raison et tort. C’est actuellement, qu’il n’y a pas de raison pour le déploiement de ce système, mais si la Russie décidait de fournir des missiles balistiques aux mollahs, alors le bouclier deviendrait utile, mais son déploiement aurait une demi-longueur de retard sur le dispositif Russe. En revanche, si les mollahs arrivaient à une entente avec les Etats-Unis, ce serait des missiles fournis aux mollahs par les Américains qui menaceraient Moscou (depuis le nord-est de l’Iran ou l’Afghanistan - carte ci-dessus) pendant que le bouclier Polonais servirait à intercepter les missiles Russes.