Une entente globale | Les Américains, qui cherchent à arriver à un accord avec les mollahs pour une entente stratégique (le Deal US), évitent de mêler le régime des mollahs (ou même le gouvernement d’Ahmadinejad) à ces ingérences. Ils évoquent des « arrivées d’armes en provenance de l’Iran » car les militaires qui se battent sur place le constatent et ne comprennent pas l’attitude de Washington face à ces faits indéniables.

La visite de Robert Gates était destinée aux troupes qui constatent cette anomalie. A son arrivée à Kaboul, Robert Gates avait déclaré que « les choses allaient lentement et prudemment dans la bonne direction ». Cette double intervention de Karzaï-Gates cherchait à calmer définitivement les militaires. Et sans doute la prestation dramatique de Karzaï était plus importante que l’intervention de l’Américain.

Ainsi Gates a affirmé : « Nous avons discuté de cela ce matin. Il y a des informations faisant état ces derniers mois de l’arrivée d’armes en provenance d’Iran… Nous n’avons pas d’information sur une implication du gouvernement iranien, mais nous avons des informations sur des armes provenant d’Iran destinées aux talibans mais peut-être aussi à des criminels impliqués dans le trafic de drogue », a déclaré Gates.

Et Karzaï, cet ex-commercial pour la pose des oléoducs américains en Afghanistan, placé au pouvoir par les Américains, a renchéri en précisant que son pays n’avait « aucune preuve d’une telle implication de l’Iran » et qu’il avait « de très bonnes relations avec le gouvernement iranien. L’Iran et l’Afghanistan n’ont jamais été aussi amis qu’ils le sont aujourd’hui », a-t-il ajouté.

Cependant ce débordement d’enthousiasme a ses limites car selon le Haut commissariat pour les réfugiés de l’ONU (HCR), les mollahs viennent d’expulser 100,000 réfugiés afghans qui s’entassent dans des conditions peu avenantes à la frontière entre les deux pays et généralement ce genre de comportement n’est pas la preuve de relations harmonieuses entre deux pays.

Et par ailleurs, cette politique d’autruche a son revers. Les talibans sont de mieux en mieux équipés et la victoire américaine s’éloigne. Concernant la lutte contre les talibans, le secrétaire américain à la Défense a estimé qu’il s’agissait « d’un engagement à long terme ». « Je suis certain que les Etats-Unis et nos partenaires de l’Alliance resteront ici aussi longtemps qu’il le faudra pour assurer la victoire », a-t-il dit. Cependant d’ici quatre ans, ils risquent de partir en laissant aux Afghans le soin de se battre contre les Talibans.

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