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Iran : Reza Pahlavi s’exprime à propos de la crise iranienne
01.06.2007

Reza Pahlavi : « Adopter la voie de la raison pour sortir enfin de la crise iranienne ».

Le Figaro | Débats & Opinions | Publié le 30 mai 2007



Cela fait bientôt quatre ans que les rapports de l’AIEA et les résolutions du Conseil de Sécurité viennent, se répètent et s’en vont, avec, comme seul résultat, le pourrissement de la crise iranienne. Dernier avatar en date de ce dialogue de sourd, entre deux systèmes ne partageant pas le même logiciel, l’un démocratique, l’autre théocratique, ce dernier intensifie ses activités d’enrichissement.

Pourquoi un tel défi à la communauté internationale ? Car tant que celle-ci fait fausse route, quant à la stratégie à adopter, la dictature islamique se sait à l’abri des coups mortels : ceux-là même qui la mettraient face à ses responsabilités dans le domaine des Droits de l’Homme, donc face à son pire ennemi, le peuple iranien.

Ramené à son contexte régional, ce pourrissement gagne en profondeur : des territoires palestiniens aux montagnes afghanes, en passant par le Liban et l’Irak, les foyers insurrectionnels se multiplient ; le Hezbollah réapprovisionne ses caves de munitions ; les armes les plus sophistiqués circulent entre Damas et Téhéran ; le cliquetis des sabres de l’armada américaine se fait entendre ; et, ci et là, des métastases djihadistes, jusque-là inconnus, surgissent comme par enchantement.

Dans cette atmosphère délétère, chacun y va de son intérêt, délaissant ses valeurs et ses idées : les uns, chantres de « l’orient compliqué », prônent le dialogue avec les multirécidivistes de Téhéran ; les autres, semblent prêts à tirer l’épée hors du fourreau. Pendant ce temps, l’uranium des mollahs s’enrichit sans produire le moindre kilowatt d’électricité, l’Iran s’appauvrit et la région s’enfonce.

Dans cette dichotomie stérile, tout est-il perdu ? La défaite de la raison face à l’irrationnel est-elle entérinée dans cette dialectique des volontés, engagée dès 1979, en Iran, avec l’arrivée au pouvoir de l’islam politique, allié au marxisme, et réitérée depuis avec la prise en otage des diplomates américains (1980), la création de la branche libanaise du Hezbollah (1982), le fatwa contre l’écrivain Salman Rushdie (1989), et l’ouverture de la crise nucléaire (2003) ?

L’espérance est-elle vaine ? Ma réponse est non ! Durant toutes ces années, l’unique voie qui n’a jamais été explorée est celle mettant la théocratie iranienne devant ses responsabilités, non pas seulement en matière de prolifération et de terrorisme, mais aussi, et surtout, dans le domaine des Droits de l’Homme. En effet, le péril auquel nous faisons tous face, est celui des États défaillants.

L’État théocratique iranien, porté par une propension pathologique à une grandeur fallacieuse et dangereuse symbolise l’État défaillant par excellence. Pour s’en rendre compte, il suffit de mettre en équation sa gestion calamiteuse dans tous les domaines avec ses gigantesques revenus pétroliers. Rien, dans son bilan quasi trentenaire, ne fait de lui un interlocuteur digne de confiance. Pour un tel État, l’Homme est un moyen, le Droit une faveur, le dialogue un bunker, la guerre une aubaine. Contre un tel État, l’unique arme efficace et légitime est la volonté et la force du peuple.

Culturellement complexe, la mémoire collective iranienne est riche de la révolution constitutionnaliste de 1906, de la nationalisation du pétrole dans les années 1950, des insurrections obscurantistes contre les réformes modernisantes des années 1960, de la déferlante islamo-marxiste de 1979, et du retentissant échec de la réforme théocratique des années 2000.

Démographiquement, une nouvelle génération a vu le jour en Iran, antidote et réaction immunitaire de la nation iranienne au mal qui la ronge. Politiquement, pas un jour ne passe sans que les avant-gardes ethniques, civiles et urbaines ne manifestent leurs désirs de liberté. C’est à elles qu’appartient l’Iran de demain. C’est vers le monde libre qu’elles tournent leurs regards. C’est vers elles que celui-ci doit tourner les siens.

Dans cette dialectique des volontés, l’Europe joue un rôle clef. De son sein, la France, rayonne sur le monde, de tout son esprit, de toute sa sagesse. Consciente de cette richesse et du rôle qu’elle sera amenée à jouer dans le dénouement de la crise, l’opposition démocratique iranienne place l’Europe et la France au centre des enjeux politiques.

C’est d’ici, qui fut jadis le quartier général d’un certain Khomeiny, que l’on peut mobiliser les énergies pour la libération des prisonniers politiques iraniens ainsi que les universitaires et journalistes retenus de force en Iran. C’est d’ici que l’on peut légitimement appeler à la fraternité syndicale avec les travailleurs de mon pays.

C’est d’ici que l’on peut sensibiliser les femmes européennes au sort de millions d’iraniennes qui se battent pour recouvrer leur dignité et leurs droits naturels. C’est d’ici que l’on peut exiger des instances pénales internationales de poursuivre en justice les commanditaires des nombreux assassinats politiques, ayant ensanglanté les capitales européennes.

La défense des Droits de l’Homme est la « priorité de l’action diplomatique de la France dans le monde ». L’Histoire abondera en ce sens car, de l’effondrement de l’apartheid à celui du bloc soviétique, aucun peuple opprimé n’a pu asseoir sa souveraineté sans le soutien de la communauté internationale.

J’appelle donc à cette volonté politique française : pour la paix, pour la stabilité, pour l’intérêt général, engageons-nous dans la troisième voie, la moins coûteuse et la plus porteuse, pour résoudre la crise iranienne, clef de voûte de la crise régionale ; portons ensemble, en les faisant vivre, ces valeurs universelles auxquelles nous tenons tant.

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S.M.I. Reza Pahlavi

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