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Iran : Une histoire d’Adam et Eve avec Juliette Binoche
31.05.2007

Dans un article consacré aux « à-côté » de Cannes, le critique Jacques Mandelbaum du Monde a révélé l’existence d’un projet de film du cinéaste iranien Abbas Kiarostami avec Juliette Binoche.



Abbas Kiarostami est l’un de ceux qui ont été chargés d’hypnotiser les médias Européens et de les détourner des réalités brutales du régime des mollahs. Jacques Mandelbaum et d’autres nous trouveront sans doute répétitifs, mais il s’agit de faits graves : les cinéastes qui viennent d’Iran ne disent rien qui puisse accabler le régime et ainsi ils créent un Iran fictif sans lapidation, sans pendaisons publiques, sans pendaisons des mineures, sans les cérémonies publiques d’amputation des pieds et des mains et surtout sans aucune référence à la pédophilie rendue légale par les mollahs en 1979.

Certains prétendent que ces cinéastes n’ont pas le choix : Mais aucun d’entre eux ne demande l’asile politique pour fuir l’Iran et informer le monde. Ils restent en Iran, continuent d’y « vivre » et d’y inviter leurs amis, d’y trouver des fonds pour tourner, et même le temps de défendre les dirigeants du régime. Ainsi Abbas Kiarostami, Palme d’or 1997, a publiquement soutenu en 2005 Rafsandjani, un homme qui a obtenu en 1997, un mandat d’arrêt pour avoir tué des opposants kurdes iraniens.

Ces cinéastes sont perçus en occident comme la preuve d’un relâchement de la dictature des mollahs et d’une certaine amélioration du régime. Les occidentaux se contentent d’écouter leurs « discours d’artistes » et ne fouillent pas plus loin pour savoir plus sur eux. Or, les choses ne sont non seulement pas améliorées, elles s’empirent chaque jour. Mais ces cinéastes et leurs œuvres servent de barrière car ces dernières tant estimées ne montrent jamais cet Iran qui souffre.

Malgré ce que nous écrivons, certains journalistes français ne semblent pas concernés. Si nous avons récemment remis en cause l’intégrité de Satrapi, nous en avions fait de même à propos de Kiarostami depuis très longtemps.

C’est pourquoi nous avons été très choqués en apprenant que Juliette Binoche s’était rendue en catimini en Iran sur l’invitation de Kiarostami et qu’elle a accepté de jouer le rôle principal dans le prochain long-métrage de ce cinéaste qui n’a jamais réagi quand le régime a tué d’autres artistes ou des journalistes comme Zahra Kazemi dont le cas est connu dans le monde entier.

Nous ne pouvons qu’appeler ce genre d’artistes des collabos ou des artistes officiels et nous déplorons que les occidentaux ne s’intéressent qu’à ceux-ci. Nous ne vous parlons pas des opposants tués par le régime : ils ont presque choisi leur destin de résistants. Mais nous vous parlons de ceux qui souffrent à cause des lois barbares du régime des mollahs, ceux qui n’ont pas le choix ou les moyens de partir et qui sont oubliés par tous (par vous, par Binoche, Deneuve et compagnie) car nos artistes ne dénoncent rien et restent muets, évasifs, distants comme un poète.

Kiarostami & Binoche | D’après Kiarostami, son film est une histoire universelle ! Décidément, le mot « universel » est à la mode chez les amis non déclarés du régime des mollahs. Kiarostami a déclaré : « Le film est une histoire universelle, celle d’une rencontre entre un homme et une femme, dans un petit village italien, San Gimignano, proche de Florence. L’homme est un écrivain quinquagénaire d’origine anglo-saxonne qui vient donner une conférence, et la femme, une galeriste française. C’est un peu l’histoire d’Adam et Eve. Et il a ajouté : « C’est une histoire qui m’est arrivée, durant un séjour en Italie. » Mais Kiarostami a confié au Monde que l’histoire ne pouvait pas être transposée en Iran.

Il a bigrement raison, en Iran, Eve a généralement entre 9 et 13 ans, et Adam est déjà un homme mûr voir sénile. Le père d’Eve est un ouvrier junky ou un ancien combattant de la guerre Iran-Irak, à 70% gazé avec une maigre pension, qui pour sauver le reste de la famille ou s’assurer deux ans de kif en continu décide de vendre sa fillette. De toute façon, il estime qu’elle finira sur le trottoir, avec le sida et la défonce en prime.

La loi autorise le père à disposer de ses enfants et la pauvreté fait jaillir des romans d’amour entre des vieux mollahs lubriques et des petites filles vierges. Qui peut imaginer une telle horreur surtout s’il ne connaît de l’Iran que les films métaphoriques néoréalistes de Kiarostami ou les BD, punk not ded, de Satrapi. Des millions de petites iraniennes ont été sacrifiées pour le plaisir, répudiées à 16 ans, trop vieilles, pour finir sur le trottoir et jamais personne ne parle d’elles.

Nous demandons à Juliette Binoche de se désolidariser de ce projet, de ne pas contribuer à la renommé d’un cinéaste sans intérêt, complice muet d’un régime pédophile.

Et nous demandons à Jacques Mandelbaum de ne plus se contenter de questions cinématographiques en s’adressant à ces cinéastes peu ordinaires.

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