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Iran – otages : Décodages des images et des contextes nationaux
30.03.2007

L’image de Faye Turney, exhibée la tête couverte d’un voile noir dans une vidéo iranienne, a suscité une vague d’émotion et d’indignation en Grande-Bretagne. La vidéo a été examinée par la BBC. Nous nous sommes également intéressés à ces images et les commentaires qu’elles ont suscitées outre-manche.



Comme nous l’avons déjà dit cette affaire n’est qu’une manœuvre de diversion pour faire écran devant le refus de Téhéran de répondre favorablement aux demandes de la résolution 1747 du Conseil de Sécurité. Le contenu de cette résolution est si favorable au régime des mollahs que leur refus n’en est plus choquant et synonyme d’anguilles sous roche. En réalité, la résolution 1747 est un récapitulatif des diverses offres de compensations commerciales faites par les Européens à Téhéran mais le texte ne mentionne pas la reconnaissance du rôle régional des mollahs d’où ce refus gêné et des manœuvres de diversion pour provoquer « autre-chose » (une guerre ou une conférence de dernière chance).

Le contexte national actuel | Pour L’affaire des otages est fabriquée pour l’Europe, la preuve en est que la vidéo montrant les otages en train de manger une copieuse portion de Tchelo-kabab, le plat national, n’a pas été diffusée sur la télévision iranienne mais sur sa filiale internationale qui n’est pas diffusée en Iran. Actuellement les iraniens sont en vacances pour leur fête du nouvel an perse et le seul sujet qui les passionne est l’arrestation d’un ripoux qui avait arrosé tous les députés du régime. L’homme s’appelle Shahram Jazayeri Arab et il avait fui l’Iran, il y a quelques mois.

Les iraniens avaient compris que le personnage avait été aidé pour quitter l’Iran, alors le régime l’a fait arrêter (un peu comme l’affaire Total-Margerie) pour faire taire les rumeurs. Ces jours-ci en Iran, le sujet hot du moment est Shahram Jazayeri Arab et non pas ces « otages » qui ne sont même pas montrés à la télévision nationale. D’ailleurs si le régime voulait les montrer, il aurait évité de les exhiber en train de manger un plat que 85% des iraniens n’imaginent même plus dans leurs rêves vu le prix exorbitant du produit par rapport à leurs maigres revenus.

Autre réaction, le hijab de l’otage britannique : « Elle a été exhibée et elle est contrainte à porter le hijab », s’indigne le Daily Mail, le Daily Mirror parle d’« outrage » !

Voici une attitude très particulière proche du racisme : les iraniennes ont été contraintes de porter le voile pendant 26 ans et personne ne s’est offusqué dans ce pays très lié historiquement à la politisation de l’islam chiite en Iran (voir texte ci-dessous et le lien). En d’autres termes, le fait que les Iraniennes soient contraintes de porter le voile est « acceptable » mais qu’une seule « blanche britannique » se retrouve dans la même situation et l’on s’indigne et crie devant cette « situation dégradante pour la femme », et l’on est prêt à envoyer les bombardiers !

Pauvres iraniennes, dégradées par les mollahs et oubliées par les bien-pensants Britanniques.

Il y a également un aspect national au sens historique | Pour le peuple iranien, le pouvoir des mollahs est dans le sens des intérêts britanniques. Ces derniers ont toujours eu d’importants réseaux en Iran et les plus récents travaux des chercheurs sur l’histoire de l’Iran montrent l’origine Britannique des idées développées lors de la révolution constitutionnaliste. D’après le document de Mme Homa Nategh que nous publions, les idées englobaient la création d’un « Parti de Dieu » nommément appelé le Hezbollah et la création d’un « état islamiste absolutiste conforme aux aspirations des iraniens ». La majorité des iraniens ignore les détails de ces liens qui lient les mollahs aux Britanniques sauf que les iraniens constatent la très grande complicité entre la BBC persane et le régime des mollahs. Communément on dit que sous leurs barbes, les mollahs portent l’étiquette « Made in England ».

Cette guerre médiatique anti-britannique sert les intérêts des deux parties qui sont adeptes de la formule : pour vivre heureux vivons cachés. En Iran, ce sont les plus dociles serviteurs des britishs qui crient le plus fort contre eux. Crier plus fort est plaisant, on substitue le slogan à des recherches méthodiques comme celles du professeur Homa Nategh.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour en savoir + sur cette recherche historique :
- Mirza Malkam : L’inspirateur de la république islamo-maçonnique en Iran
- (12 mars 2007)

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Grande-Bretagne |

| Mots Clefs | Terrorismes : Prise d’otages |