Accueil > News > Iran : L’avis de Nicolas Sarkozy sur la crise nucléaire



Iran : L’avis de Nicolas Sarkozy sur la crise nucléaire
01.03.2007

Interrogé le lundi 27 février sur RMC sur le nucléaire iranien, le candidat UMP à l’Elysée a déclaré qu’il approuvait les sanctions contre Téhéran mais que, s’il était élu, la France ne participerait pas à une éventuelle intervention militaire américaine en Iran.



Il a par ailleurs précisé son attachement à l’application du TNP et au droit au nucléaire civil. Normalement cela devrait nous suffire pour que l’on espère un changement de la diplomatie française en juin 2007. Malheureusement, rien n’est moins sûr car Nicolas Sarkozy a ensuite précisé qu’il approuvait « les sanctions à l’endroit de l’Iran et de ses dirigeants actuels ».

Le problème est qu’il ne parle pas des mollahs mais d’Ahmadinejad. Alors que la France refuse d’appliquer des sanctions à l’encontre de ce régime, Sarkozy affirme que « ça commence à marcher : les municipales ont été un échec pour le président iranien Mahmoud Ahmadinejad » . En d’autres termes, Sarkozy reste dans la droite lignée des théories du Quai d’Orsay qui cherche une entente avec les mollahs sur la base d’encore plus de contrats avec cet état. En langage politiquement correct, ceci se dit : échec d’Ahmadinejad, victoire des modérés, coopération.

Ce mercredi, le candidat UMP est d’ailleurs revenu sur ce dernier aspect de sa vision en demandant à Téhéran de « choisir » sous peine de s’exposer à des « sanctions accrues ». Mais choisir quoi ?

Nicolas Sarkozy a proposé de suggérer « par exemple à Téhéran d’échanger une capacité nucléaire civile contre un partenariat sur l’exploitation des champs gaziers ».

Hélas, il n’y a rien de nouveau, Philippe Douste-Blazy l’avait déjà proposé aux mollahs en juillet 2005 ! Il y a 2 ans déjà le Quai d’Orsay proposait de faire de l’Iran le principal fournisseur énergétique de l’Europe et vue la limitation du délai entre la nomination de Philippe Douste-Blazy et l’annonce de la proposition, cette offre est sans doute l’œuvre de son prédécesseur, Michel Barnier qui est actuellement le conseiller en politique étrangère de Nicolas Sarkozy !

Si l’un veut faire une politique de rupture, l’autre veut reprendre là où il avait été interrompu par le président Jacques Chirac. Il n’y a rien d’ambitieux dans cette offre (de Barnier) car en plus elle oublie la guerre de l’été 2006 au Liban, guerre durant laquelle personne n’a entendu une désapprobation des fameux modérés iraniens à l’encontre du Hezbollah.

La griffe de Barnier est d’ailleurs apposée sur les autres déclarations du candidat UMP. A la question de savoir si Paris se joindrait à une éventuelle action militaire de Washington, Nicolas Sarkozy a répondu : « Non ! Quand on voit ce qui se passe avec l’Irak... »

Or, en Irak, les mollahs financent le chaos, comme ils en font autant au Liban mais Barnier est incapable de voir cette ingérence. C’est pourquoi il a conseillé au candidat UMP de dire : « la situation des Américains en Irak aujourd’hui est dans une impasse... Il faut donc prévoir les conditions d’un retrait ».

Pourtant la réponse de Nicolas Sarkozy à propos d’Al Qaeda [1] laisse entendre qu’il peut prendre ses distances avec la ligne molle défendue par Michel Barnier. Nous serons donc attentifs aux prochaines déclarations du candidat UMP qui gagnerait en crédibilité en s’éloignant d’une certaine « politique iranienne » qui a amplement échoué sous la direction de Barnier, de son prédécesseur (Villepin) et son successeur (Douste-Blazy).

WWW.IRAN-RESIST.ORG

<HTML>Pour en savoir + sur la ligne molle défendue :
- Les élections présidentielles et la Reprise de l’Enrichissement d’Uranium
- (L’article fondateur de ce site | 16.07.2005)

| Mots Clefs | Décideurs : Nicolas Sarkozy |

| Mots Clefs | Décideurs : Ségolène Royal |

[1La réponse de Nicolas Sarkozy à propos d’Al Qaeda | A une question du journaliste (de RMC) lui demandant si les combattants d’Al-Qaïda étaient sunnites ou chiites, Sarkozy a rétorqué : « Il est impossible d’y répondre… parce qu’Al-Qaïda, c’est une nébuleuse… On ne peut pas qualifier Al-Qaïda comme ça… Al-Qaïda, c’est une mouvance ». La particularité de cette réponse est que le Quai d’Orsay affirme qu’Al Qaïda est sunnite et ce afin de nier les liens entre ce mouvement et le régime des mollahs ; et ainsi se dégager de toute responsabilité quant à ses relations avec un tel Etat. IRAN-RESIST ; à propos de l’Iran et l’Al Qaeda |