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Iran : la Centrale de Bouchehr, otage des Russes
20.02.2007

En décembre 2006, la Russie avait déclaré qu’elle comptait livrer le combustible nucléaire pour la centrale de Bouchehr en mars. Début février, les ingénieurs Russes disaient préparer des tests avec des imitateurs de combustible pour le réacteur de cette unique centrale nucléaire iranienne. Ce projet conclu en 1995 a connu de nombreux retards et à présent Moscou veut arrêter les finalisations en raison des retards de paiements.



En réalité personne ne connaît plus le coût de cette centrale (coût officiel : 800 millions de dollars). Les Russes fournissent les mollahs dans différents domaines industriels et militaires et il n’a jamais été question de retard dans les paiements (précédemment, ils disaient même qu’ils étaient obligés de finir le projet car il avait déjà été payé). Les autorités iraniennes n’ont pas fait de commentaires à ce sujet pour le moment. Précédemment, les Russes évoquaient des problèmes « techniques » et non des problèmes commerciaux. La Russie est l’Allié Utile des mollahs : les deux pays ont besoin l’un de l’autre, mais leurs objectifs sont concurrents bien qu’ils soient identiques. La Russie veut garder un moyen de pression sur Téhéran.

La crise nucléaire iranienne a un contexte géopolitique. Cette crise est un moyen pour les mollahs de faire du chantage pour obtenir un accord régional avec les Etats-Unis (c’est ce qu’on appelle les Garanties de Sécurité).

Contrairement à leur attente, cette amplification délibérée de la crise les a conduits devant le Conseil de Sécurité qui dans sa deuxième résolution leur a accordé 60 jours pour arrêter leurs activités nucléaires. L’ultimatum prendra fin le 21 février 2007. Les mollahs sont pris à leur propre piège : ils pourraient in extremis renoncer à leur atout dans le chantage nucléaire afin de s’entendre avec les Américains sur ce sujet et sur l’Irak pour éviter une troisième résolution et des nouvelles sanctions économiques ou bancaires imposées par l’ONU

.Ces solutions (entente irano-américaine ou sanctions onusiennes) ne conviennent pas à la Russie qui a besoin d’un régime des mollahs « agitateur régional » pour affaiblir les Etats-Unis et leur ravir leur place. Inquiète de voir l’Iran lui échapper, la Russie montre son insatisfaction par cette annonce d’une rupture provisoire de coopération nucléaire sur Bouchehr. Il s’agit d’une punition préventive mais aussi d’un échantillon des capacités de nuisance de la Russie contre son allié utile.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

<HTML>Pour en savoir + sur l’Allié Utile :
- La Russie ne veut pas renoncer à l’Iran
- (12 février 2007)

| Mots Clefs | Pays : Alliance IRAN-RUSSIE |

| Mots Clefs | Décideurs : Lavrov | Ivanov | Poutine |